« La chasse» Bernard Minier (XO Editions.) Sous le halo de la pleine lune, un cerf surgit de la forêt. L’animal a des yeux humains. Ce n’est pas une bête sauvage qui a été chassée dans les forêts de l’Ariège… Dans ce thriller implacable au final renversant, Bernard Minier s’empare des dérives de notre époque. Manipulations, violences, règlements de comptes, un roman d’une actualité brûlante sur les sentiers de la peur. Une enquête où Martin Servaz joue son honneur autant que sa peau. « Un Minier » sans surprise, c'est à dire remarquablement bien ficelé mais parfois agaçant quand il se fait l'écho de considérations sociétales au raccourci simplistes.
« Les ombres » Wojciech Chmielarz ( Agullo en librairie ). " Les années passent, mais la police polonaise ne change pas. Elle est toujours comme les trois singes. " Dans ce dernier volet des aventures de l'inspecteur Mortka, le Kub règlera enfin ses comptes avec l'ombre maléfique qui plane sur Varsovie, le boss Borzestowski. Et pour ce faire, il devra faire le ménage parmi quelques collègues ripoux... Récemment, le cadavre d'un gangster disparu dans des circonstances mystérieuses six ans plus tôt a été retrouvé par l'inspecteur Kochan, ex-partenaire d'enquêtes de Jacub Mortka, dit le Kub. Quelques jours plus tard, la femme et la fille du gangster sont retrouvées mortes, abattues avec l'arme de Kochan. Flic et mari violent, ce dernier ne trouve pas grand monde pour le défendre et décide de se planquer. Il appelle tout de même Mortka, qui ne croit pas à la culpabilité de son collègue et va donc s'efforcer de trouver la vérité en travaillant discrètement. Pendant ce temps, la Sèche, la jeune adjointe du Kub, découvre sur une clé USB la vidéo du viol collectif d'un jeune garçon où figurent des politiciens de haut rang. Si elle révèle ce film à sa hiérarchie, elle sait que l'affaire sera étouffée, vu la stature des hommes impliqués. Mortka et la Sèche décident de s'entraider – ils ne savent pas encore que leurs enquêtes sont liées et qu'ils feront face à la mort en essayant de résoudre ces crimes. Et au centre de tout, il y a Borzsestowski, le grand requin du crime organisé à Varsovie... Ce Prix du meilleur polar de l'année en Pologne est distribué en France grâce à l'aide d'un programme Européen. Une petite pépite de l'Est ! Beaucoup prendront conscience d’être passé à coté en découvrant qu'il s'agit du dernier tome des aventures de l'attachant inspecteur Kub. Principal risque en refermant de lourd polar de 544 pages : dénicher les les autres livres de cet auteur considéré comme l'un des plus importants de la jeune génération Polonaise !
« Dans l'ombre du loup » Olivier Merle ( Xo, en librairie le 21 janvier ) Un flic pas comme les autres qui avance, pas à pas, dans l’ombre du loup… A Rennes, l’officier de police Hubert Grimm affronte une affaire obsédante : un notable, M. Kerdegat, personnage désagréable et méprisant, reçoit coups de téléphone et lettres anonymes. Il y a aussi cet homme en scooter qui semble traquer les moindres faits et gestes du chef d’entreprise.Jusqu’au jour où l’employée de maison des Kerdegat tombe, devant la demeure familiale, sur un corps découpé en morceaux. La tête du cadavre est introuvable… Cette fois, l’enquête prend un tour terrifiant. Hubert Grimm découvre les ramifications de ce qui n’était, au départ, qu’une sale histoire de corbeau : un club sadomasochiste, des messages codés, des mises en scène morbides. Et une famille décimée. Ce livre ne tombe pas dans les travers très désagréables du polar local écrit avec un guide touristique, il se passe à Rennes mais pourrait avoir lieu ailleurs sans problème. L'auteur de ces lignes étant d'origine Rennaise, les références à la capitale Bretonne sont bien présentes mais de manière légère et surtout raisonnable ! Olivier Merle mélange également subtilement les déboires de l'enquête et la vie personnelle de l'officier de police en y ajoutant une névrose ( à venir ? ) autour de l'avenir de la planète. Les personnages secondaires sont bien présent sans alourdir l'ensemble ce qui donne un livre agréable qui tient son lecteur en haleine !
« Les disparus de Larvick » Jorn Lier Horst ( Série noire Gallimard). À Larvik, l’été est là. Six mois se sont écoulés depuis la disparition de Jens Hummel et son taxi sans qu’aucun indice n’ait permis de faire avancer l’enquête de Wisting. Sa fille, Line, est revenue s’installer dans cette jolie ville côtière, à deux pas de chez lui, et elle profite de son congé maternité pour retaper la maison qu’elle vient d’acheter. Coup sur coup, deux événements surviennent qui offrent à Wisting une nouvelle piste à suivre. Mais les fils que son équipe et lui tirent viennent fragiliser une autre affaire dont le procès doit commencer sous peu. Affrontant les réticences de sa hiérarchie, et malgré l’imminence de l’accouchement de Line, Wisting suit jusqu’au bout son instinct de flic. Une immersion au cœur de l'enquête au plus près de la réalité qui n' a rien de surprenant sachant que l'auteur a été inspecteur de police. Pas de cascade époustouflante et course poursuite infernale mais plutôt des réflexions sur la subtilité des détails sur une scène de crime. Un scénario rondement pour mené pour un moment de lecture « Polardien Nordique » réussi !
« The cry » Helen Fitzgerald. ( Equinox les arènes). Glaçant et addictif ! On suit avec effroi la lente descente aux enfers de Joanna, épouse d’Alistair et mère du petit Noah 2 mois retrouvé mort à l’issue d’un voyage en avion entre Glasgow et Melbourne. La perversion narcissique d’Alistair est mise en scène avec beaucoup de tact et de petites touches de plus en plus démentielles à mesure que se déroule l’intrigue. Un uppercut où l’on ressort KO !
« Marseille 73 » Dominique Manotti. ( Equinox en librairie)
La France connaît une série d’assassinats ciblés sur des Arabes, surtout des Algériens. On les tire à vue, on leur fracasse le crâne. En six mois, plus de cinquante d’entre eux sont abattus, dont une vingtaine à Marseille, épicentre du terrorisme raciste. C’est l’histoire vraie. Onze ans après la fin de la guerre d’Algérie, les nervis de l’OAS ont été amnistiés, beaucoup sont intégrés dans l’appareil d’État et dans la police, le Front national vient à peine d’éclore. Des revanchards vont appeler à plastiquer les institutions représentant l’État algérien. C’est le décor. Le jeune commissaire Daquin, vingt-sept ans, a été fraîchement nommé à l’Évêché, l’hôtel de police de Marseille, lieu de toutes les compromissions, où tout se sait et rien ne sort. C’est notre héros. Une documentation soignée , une écriture haletante, une intrigue cousu de main de maître et surtout un engagement politique salutaire, tels sont les ingrédients du nouveau petit bijou de Dominique Manotti ! Le polar politique militant par excellence !
«
Là où se trouve le cœur » Sara Lovestam.
Une
chambre en colocation, un permis de résidence et un job dans une
bibliothèque : les années de galère de Kouplan sont définitivement
derrière lui ! Toutefois, il y a une chose qu’il ne parvient pas à
se sortir de la tête : qu’est-il arrivé à son frère, arrêté
en Iran il y a huit ans ? En se lançant à sa recherche, il croise
la route de neuf immigrés illégaux qui, comme lui auparavant, font
la plonge ou le ménage pour quelques couronnes de l’heure. L’un
des leurs est mort, mais personne ne peut dénoncer les coupables à
la police, de peur d’être expulsé… Kouplan va alors devoir
faire face à ses anciens démons pour aider ceux qui n’ont
personne vers qui se tourner. Après la belle découverte qu'a été
« chacun sa vérité », le 1er tome ; les aventures
de Kouplan sont devenus une référence. Chaque opus est l'occasion
d'aller plus loin dans la découverte tant d'un personnage atypique
que d'une société Suédoise pas si lisse qu'il n'y paraît aux
premiers abords.
«
La fabrique de la terreur » Frédéric Paulin ( En librairie)
Janvier 1996. Dans la banlieue de Roubaix, deux malfrats tirent sur
des policiers lors d’un contrôle routier. Qui sont ces types qui
arrosent les flics à la Kalachnikov?? Un journaliste local, Réif
Arno, affirme qu’ils ont fait leurs armes en ex-Yougoslavie dans la
brigade El Moudjahidin. À la DST, le commandant Laureline Fell
s’intéresse de près à ces Ch’tis qui se réclament du djihad
« Les ombres de la toile » Chris Brookmyre. ( Métailié noir) « Depuis le début, je craignais que cette histoire ne me mène en prison. Eh bien, j’avais raison. Bon, je spoile pas grand-chose, hein ? Ce qui compte surtout, c’est comment j’ai terminé ici. » Ils se méfient l’un de l’autre mais vont devoir s’allier pour survivre. Comment, à dix-neuf ans, peut-on renoncer à l’université alors qu’on a un vrai talent pour l’informatique ? Parce que votre mère est en prison pour trafic de drogue ? Pour céder au chantage qui vous pousse à l’espionnage industriel ? Et comment, alors qu’on était un brillant journaliste d’investigation, retrouver sa crédibilité après une énorme erreur ? En travaillant pour un nouveau site d’information en ligne, mais sous la menace d’une source anonyme ? Une association entre gens à problèmes peut-elle aboutir à des solutions ? S’engouffrer dans les zones les plus périlleuses d’Internet est peut-être une issue. Les premières pages sont à mon avis un peu périlleuses, ( le temps de s'habituer à des tournures littéraires assez audacieuses) mais très vite après la mise en place des personnages, ce livre devient très vite passionnant, ingénieux à souhait. L'univers de la cybercriminalité est abordé de manière documenté et crédible , tout comme celui de l'espionnage industriel. « La guerre après la dernière guerre » Benedek Totth. ( En librairie) Dans le huis clos infernal d’une ville ravagée par la guerre nucléaire qui oppose Russie et États-Unis, un jeune garçon erre. L’adolescent avait quitté le refuge où il avait trouvé abri avec ses amis pour aller décrocher, par curiosité plus que par compassion, un parachutiste américain blessé, suspendu aux poutres d’une maison éventrée. À son retour, le refuge a été bombardé, tous sont morts et son petit frère Théo a disparu. Flanqué du parachutiste, avec la crainte permanente de rencontrer des soldats ou des mutants irradiés évadés de la “Zone rouge”, le narrateur se met en quête de Théo sous les bombardements et les tirs d’armes automatiques. Ce roman postapocalyptique ne nous a pas convaincu ! Impossible de saisir en effet le sens de cette errance. Alors que Cormac McCarthy avait réussi à mettre un peu d’humanité (sans espoir ) ce roman brille par son absence de ligne directrice. Avouons également qu' à force de sauter des lignes et des pages peut être à t on louper quelque chose ! «
Celle qui pleurait sous l'eau » Niko Tackian. Aujourd’hui,
Clara n’est plus qu’un dossier sur le bureau de Tomar Khan. On
vient de la retrouver morte, flottant dans le magnifique bassin Art
Déco d’une piscine parisienne. Le suicide paraît évident. Tomar
est prêt à fermer le dossier, d’autant qu’il est très
préoccupé par une enquête qui le concerne et se resserre autour de
lui. Mais Rhonda,son adjointe, peut comprendre pourquoi une jeune
femme aussi lumineuse et passionnée en est venue à mettre fin à
ses jours. Elle sent une présence derrière ce geste. Pas après
pas, Rhonda va remonter jusqu’à la source de la souffrance de
Clara. Il lui faudra beaucoup de ténacité – et l’appui de Tomar
– pour venir à bout de cette enquête bouleversante.
C'est avec plaisir que l'on retrouve le commissaire Kahn même si son
équipe ne fait pas face à une enquête hors du commun, c'est aussi
ça le quotidien des flics de polars. Le nouveau Tackian est
déguster !
« La meute » Thomas Bronnec : Un vieux président défait qui n’arrive pas à raccrocher et prépare son retour à l’occasion des prochaines élections : François Gabory. Face à lui, Claire Bontems, une jeune ambitieuse qui tente de faire main basse sur la gauche radicale en passant par-dessus les appareils politiques, aidée par Catherine Lengrand, la sœur de François Gabory. Le choc de deux ambitions. Le choc de deux générations. Le choc de deux visions de la gauche. Et dans cette guerre sans merci, les rumeurs sexuelles, hypertrophiées par les réseaux sociaux. Dans cette ère où les fake news entrent par effraction dans le débat public, la frontière entre la vérité et le mensonge s’estompe aussi rapidement que les souvenirs. Et si, dans la France post « balance ton porc », le clivage politique n’opposait plus la droite et la gauche, ni les patriotes et les mondialistes, mais les hommes et les femmes ? Avec les initiés, son précédent roman, Thomas Bronnec se penchait sur le monde de Bercy pour son nouveau livre, l'auteur poursuit son exploration des élites français avec cette fois les relations entre le pouvoir politique et la sphère médiatique en pleine mutation à l'heure des réseaux sociaux. Dans un contexte d'après Frexit, deux visions de la gauche s’opposent entre conflits familiaux, intérêts financiers,coups bas, conquête d'égalité des sexes et autres trahisons politiques ! Un roman brillant , documenté , intelligent ! Vous l'aurez compris à lire d'urgence ! « Guerrilla » Laurent Obertone : Plus d'État. La France s'est effondrée en trois jours, livrée aux assassins qui tiennent les rues, aux chiens de guerre qui terrorisent les campagnes. Partout le pillage. La folie. La survie. Partout le silence des réseaux détruits. Et partout la violence. Plus de règles. Des crânes perforés de balles, des ombres qui fuient, des rues dévastées, des cadavres déchiquetés à perte de vue, des ordres, des plaintes, des cris, des rafales d'armes automatiques se répondant d'une rue à l'autre, des geysers de flammes et le bruit sourd des rotors brassant le ciel ardent des villes. Plus d'issue. Ils étaient de simples citoyens. Ils ne sont plus que des créatures humaines, privées de tout, isolées dans leur méfiance, prêtes à tuer pour un bidon d'essence. Avec
« Guérilla, le temps des barbares» de Laurent Obertone nous
partons dans la littérature de la Galaxie identitaire. Partant du
postulat que l'immigration est la pire chose qu'il puisse arriver à
la France, l'auteur de la France orange mécanique imagine un pays en
plein chaos où des barbares emmenés par un califat tente de
prendre le contrôle de Paris pendant que le reste du pays s’entre
tue ! Le lecteur n’aura pas le luxe de s'attacher aux
personnages, ces derniers meurent tous un par an ! Vous l'aurez
compris ce roman est emprunt d'une radicalité assumée et d'une
vision politique sans complexe avec un risque évident de clivage !
« Les
loups » Daniel Cole. Quand Finlay Shaw est retrouvé mort dans
une pièce fermée de l’intérieur, tout laisse à penser qu’il
s’agit d’un suicide. Mais Wolf, l’inspecteur principal en fuite
depuis l’affaire Ragdoll et dont Shaw était le mentor, n’y croit
pas une seule seconde. Il passe donc un accord avec ses anciens
supérieurs pour mener une dernière enquête, avant d’être jugé
pour ses crimes. Épaulé par son ancienne partenaire, Emily Baxter,
et par le détective privé Edmunds, Wolf remonte la piste jusqu’aux
débuts de Shaw à la brigade criminelle : l’homme était-il aussi
intègre qu’il le croyait ? Alors qu’il plonge dans les bas-fonds
de la corruption policière, un seul faux pas pourrait lui coûter
non seulement sa propre vie, mais aussi celle de ceux qui lui sont
chers…
« La lame » Frédéric Mars . Dans une France proche et obscure à la cité de La Solidarité, quartiers nord de Marseille : l’officier de PJ Simon Mardikian découvre le cadavre ravagé d’une jeune prostituée noire, Joy, alias Queen, sans identité définie. Son enquête sur les réseaux mêlant drogues, migrants et traite d’êtres humains ne fait que commencer. Le lendemain, à Lagos, capitale du Nigéria, dans le bidonville flottant de Makoko, l’instituteur Sékou Williams tient tête au dealer Kaza qui cherche à recruter des revendeurs parmi ses élèves. Mais soudain s’abat une immense vague-submersion, dispersant des milliers de réfugiés à travers le continent africain. Au même moment, à l’Élysée, le président de la République Bako Jackson annonce sa candidature à sa propre réélection. Il en profite pour dévoiler le renforcement du dispositif Frontex. C’est sa fermeté sur les questions migratoires qui a valu à ce fils de pasteur nigérian de ravir le pouvoir à l’extrême droite en 2027. À peine a-t-il achevé son allocution qu’on lui annonce la catastrophe climatique de Lagos. Ces trois histoires ne vont pas tarder à se rencontrer, d’une manière qui pourrait bien changer le monde. Ce qui va les réunir ?Une lame, rien qu’une lame, qui déjà déferle et emporte tout sur son passage… Basé sur les prospectives des plus éminents spécialistes des mouvements migratoires, La Lame vous propulse dans un thriller politique haletant où les lignes entre le réel et la fiction se brouillent jusqu’à devenir une seule et même piste. Vous l'aurez compris ce thriller géo-politique aborde un sujet délicat : les réfugiés climatiques en passant par le pouvoir des grandes entreprises sans oublier le quotidien des policiers de terrain et d'un président de la république. Des thèmes ambitieux traités sur fond de lame tranchante comme ce monde de demain ou se déroule l'action de ce livre, un futur guère très envieux ! L'écriture est aussi vive que cru par moment ( âme sensible s'abstenir). « la lame » est un livre qu'on ne souhaite surtout pas prophétique !
«
Millenium 6 » David Lagercrantz. C’est par la mort tragique
d’un homme – retrouvé amputé de certains de ses doigts et
orteils – que commence cette aventure. La victime semble être un
SDF que les autorités n’arrivent pas à identi?er. Le médecin
légiste, Fredrika Nyman, trouve l’a?aire suspecte et prend
contact avec Mikael Blomkvist.
Un
6ième volume assez plaisant une fois surmontées les
quelques longueurs liées à la mise en place de l'intrigue. Fin
oblige, l'auteur se devait de révéler enfin les tenants et les
aboutissants de la famille de Lisbeth, mais la rien de vraiment
nouveau. On retiendra surtout cette nouvelle enquête qui mêle
subtilement politique, corruption et secret d'état mais surtout quel plaisir de
retrouver des personnages devenus quasi mythique et rien que pour ça,
le livre mérite d 'être lu !
«
Le couteau » Jo Nesbo. La sortie de l'été 2019 ! Harry
Hole a réintégré la police criminelle d’Oslo, mais il doit se
contenter des cold
cases alors
qu’il rêve de remettre sous les verrous Svein Finne, ce violeur en
série qu’il avait arrêté il y a une dizaine d’années et qui
vient d’être libéré.
Outrepassant
les ordres de sa supérieure hiérarchique, Harry traque cet homme
qui
l’obsède. Mais un matin, après une soirée bien trop arrosée,
Harry se réveille sans le moindre souvenir de la veille, les mains
couvertes du sang d’un autre. C’est le début d’une
interminable descente aux enfers : il reste toujours quelque chose à
perdre, même quand on croit avoir tout perdu. Avec « la
soif » paru en 2017, on pensait avoir laissé Harry Hole
tranquillement installé avec sa femme et le fils de cette dernière
avant d'être rappelé une dernière fois sur les traces d'un tueur
ciblant les sites de rencontres. Et pourtant voilà pour ce 12ième
opus notre Harry Hole pourtant quelque peu en bout de course dans
une intrigue aux rebondissements incessants, aux fausses pistes, sans
oublier les personnages secondaires etc...et bien sur son lot de
révélations époustouflante sans oublier les drames inhérents à
ce type de scénario. Loin de s'essouffler, Jo Nesbo joue avec la
profondeur de son inspecteur avec une virtuosité quasi insolente !
«
Nos derniers festins » Chantal Pelletier. Juin
2044. La prohibition alimentaire règne dans l'Hexagone, mafias du
camembert et trafics de foie gras prospèrent, les partisans
intégristes de régimes ennemis s'affrontent dans de violentes
manifestations. Pour festoyer, on s'approvisionne au marché noir, on
participe aux agapes de sociétés secrètes, on compte ses points
sur son permis de table. « Vox »Christina Dalcher. Jean McClellan est docteure en neurosciences. Elle a passé sa vie dans un laboratoire de recherches, loin des mouvements protestataires qui ont enflammé son pays. Mais, désormais, même si elle le voulait, impossible de s’exprimer : comme toutes les femmes, elle est condamnée à un silence forcé, limitée à un quota de 100 mots par jour. En effet, le nouveau gouvernement en place, constitué d’un groupe fondamentaliste, a décidé d’abattre la figure de la femme moderne. Pourtant, quand le frère du Président fait une attaque, Jean est appelée à la rescousse. La récompense ? La possibilité de s’affranchir – et sa fille avec elle – de son quota de mots. Mais ce qu’elle va découvrir alors qu’elle recouvre la parole pourrait bien la laisser définitivement sans voix… Un livre d 'anticipation très réussi et très effrayant. L'auteure ne se prive pas d'ailleurs de faire quelques allusions à 1984 de G Orwell, elle cite le personnage ( Smith) et une scène de torture avec des rats. La fin diffère cependant elle est disons plus américaine ! « Avalanche hôtel »Niko Tackian. Janvier 1980. Joshua Auberson est agent de sécurité à l’Avalanche Hôtel, sublime palace des Alpes suisses. Il enquête sur la disparition d’une jeune cliente avec un sentiment d’étrangeté. Quelque chose cloche autour de lui, il en est sûr. Le barman, un géant taciturne, lui demande de le suivre dans la montagne, en pleine tempête de neige. Joshua a si froid qu’il perd connaissance…On connaît maintenant le talent de N Tackian pour raconter des histoires et ce livre ne déroge pas à cette règle. « Avalanche hôtel » est cependant moins violent que les précédents opus de ce scénariste, réalisateur et romancier, et ce n'est pas plus mal. N'oublions pas une fin en apothéose qui vous coupera le souffle !
« La dernière chasse » Jean Christophe Grangé. En Forêt noire, la dernière chasse a commencé… Et quand l’hallali sonnera, la bête immonde ne sera pas celle qu’on croit. Voilà ce que vous apprendra la 4ième de couv ! Ce dernier opus est beaucoup moins violent que le reste de la production de ce journaliste, reporteur internationale et écrivain. Un « Grangé » qui se respecte contient toujours sa dose d'agressivité sans oublier ses personnages bordeurs traînant leur passé trouble et inquiétant ! L'action se situe en Allemagne au cœur d'une foret noire oppressante qui laisse deviner des scènes troublantes tout autant que les protagonistes : une riche famille d'aristocrates industriels qui a su préserver sa fortune et passer entre les gouttes de l'histoire. Vous mélangez tout ça, vous secouez bien et avez le dernier Grangé !
« Succion » Yrsa Sigurdardottir. Assise sur les marches glaciales devant l’entrée de sa nouvelle école, Vaka regrette de n’avoir pas mis un manteau plus chaud. Apparemment, son père a oublié de venir la chercher, sa mère a oublié de lui donner de l’argent de poche cette semaine et l’école est déjà fermée. On ne peut décidément pas se ?er aux adultes. Résignée à attendre, elle voit bientôt une petite ?lle approcher. Vaka la reconnaît tout de suite : elle est dans sa classe, c’est celle à qui il manque deux doigts. La petite ?lle habite juste derrière l’école, alors Vaka lui demande si elle peut venir chez elle passer un coup de téléphone pour appeler son père. Plus personne ne reverra jamais Vaka. Dégradé et relégué au plus bas de l’échelle après les polémiques qui ont entouré sa dernière enquête, l’inspecteur Huldar doit se contenter des chiens écrasés. Jusqu’au jour où on le charge d’une véri?cation de routine qui bascule dans l’horreur lorsque, après un signalement anonyme, il trouve deux mains coupées dans le jacuzzi d’une maison du centre-ville. Huldar ignore encore que cette mutilation n’est que la première d’une longue série. Voici donc le 3ième volet des enquêtes de la psychologue pour enfants dans une intrigue ficelé à la manière des grands auteurs Islandais. Pas de grands rebondissements ou des chapitres qui se terminent avec des révélations mais plutôt un cheminement plus ou moins larvé tout en douceur vers un dénouement qui touche au plus intime de l 'âme humaine.
« Requiem pour une république » Thomas Cantaloube. «Je connais bien la question algérienne. Je connais bien la police. Je ne veux pas être désobligeant avec vous, mais il y a des choses qui vous dépassent. L'intérêt supérieur du pays nécessite souvent que l'on passe certains événements, certaines personnes, par pertes et profits.» Automne 1959. L'élimination d'un avocat algérien lié au FLN tourne au carnage. Toute sa famille est décimée. Antoine Carrega, ancien résistant corse qui a ses entrées dans le Milieu, Sirius Volkstrom, ancien collabo devenu exécuteur des basses œuvres du Préfet Papon, et Luc Blanchard, jeune flic naïf, sont à la recherche de l'assassin. Une chasse à l'homme qui va mener ces trois individus aux convictions et aux intérêts radicalement opposés à se croiser et, bien malgré eux, à joindre leurs forces dans cette traque dont les enjeux profonds les dépassent . Voilà un bon polar comme cette collection de Gallimard propose régulièrement. Ce premier roman de Thomas Cantaloube( jourlaniste à Médiapart) nous plonge dans les heures sombres de la république en mettant en lumière la face caché de la guerre d'Algérie en France à travers deux parcours différents. On y croise avec surprise des personnages comme le jeune Mitterrand, mais aussi Le Pen et Papon. Une lecture agréable tout en etant indispensable, bref une vraie réussite !
«
Article
36 » Henri Vernet.13 janvier 2020 à l’aube. Les chars
Leclerc pénètrent dans Paris. À Marseille, des unités
d’infanterie et des blindés légers quadrillent les quartiers nord
en liaison avec la police et la gendarmerie. Sur toutes les ondes et
l’intégralité des réseaux sociaux, le président de la
République décrète la mise en œuvre de l’article 36 de la
Constitution : l’état de siège est proclamé sur tout le
territoire. Les militaires prennent le contrôle du pays. Tout ce qui
relève de la sécurité nationale relève désormais des généraux,
qui ont la haute main sur les forces de l’ordre et mettent en place
des tribunaux militaires. Le cours normal de la vie publique est
aussitôt suspendu. Médias, syndicats, mondes enseignant et
étudiant, corps intermédiaires civils et politiques, etc., sont
comme gelés.
Bien
sur ce livre est une fiction , mais elle se révèle être d'une
troublante acuité d'autant que l'auteur a pris le soin de mener une
enquête patiente et rigoureuse, nourrie de témoignages et
d’entretiens avec des responsables clés des armées, des services
de renseignement, de la police et de la gendarmerie ; avec des
juristes, des constitutionnalistes, des spécialistes de l’opinion
publique, des femmes et des hommes politiques… A chacune des pages
vient cette réflexion : et si ça se passait vraiment !
Écrit comme un polar il met en lumière les petits et grands
arrangement dans les arcanes du pouvoirs à l'ombre de ce fameux
article 36 bien réel lui !
« Infestation »Ezekiel Boone . Il y a d’abord eu la nuée noire qui a englouti un homme, les irrégularités sismiques qui ont intrigué les scientifiques en Inde, la bombe atomique que la Chine a, de façon incompréhensible, lancée sur son propre territoire. Puis le laboratoire de la zoologue Melanie Guyer a reçu un colis contenant un mystérieux sac d’oeufs. Personne ne se doutait encore que, du jour au lendemain, la Terre serait consumée par des araignées tueuses en sommeil depuis des millénaires. Très vite, Los Angeles n’est plus qu’un champ de ruines. New Delhi, une rumeur. Quant à Paris… Ravalée au rang de simple maillon dans une chaîne alimentaire dominée par le plus puissant prédateur que la nature ait connu, l’humanité semble avoir rejoint le contingent des espèces en voie de disparition. Il s'agit du deuxième volet de cette trilogie horrifique. Il faut avouer que la lecture du premier tome, Éclosion, m'avait quelque peu laissé sur ma faim surtout à cause du choix narratif qui par moment nuit à la cohésion d'ensemble et une mise en situation assez lente. On retrouve dans ce second tome des scènes qui semblent ne rien apporter rien au livre ( le troisième volet me donnera tort?) mais finalement après un premier livre qui campe l'ensemble, Infestation prend une nouvelle dimension et sa lecture devient vraiment prenante ! Une bonne nouvelle d'autant que la fin de cette trilogie est dans les librairies ! « Dernier tacle » emmanuel Petit et Gilles Del Pappas. Plongée dans le dossier brûlant de la FIFA, Clémentine Paccini, jeune commissaire du 36 quai des Orfèvres, forte tête et passionnée de gastronomie, est dépêchée en urgence à Marseille. Stupeur dans la France entière : le charismatique entraîneur de l’OM est retrouvé assassiné. Aux côtés du directeur de l’enquête, Romain Dugrand, Clémentine va devoir jouer des coudes dans un milieu presque exclusivement masculin et pour le moins réticent à voir une femme se mêler du sport national suprême. Pourtant, rien n’arrête la jeune femme dont le flair est tout aussi aiguisé que le palais. Quand d’autres meurtres se succèdent à la Commanderie, le centre d’entraînement marseillais, Clémentine va réveiller de bien douloureux secrets… Bon c'est ce n'est pas ce livre qui va révolutionner le genre,mais ce n'est pas non plus ce que l'on demande à chaque lecture d'un polar. Emmanuel Petit ancien footballeur apporte la crédibilité sportive et Gilles del Pappas la touche locale ( Marseille). La construction narative est intéressante et prenante, l’intrigue est assez basique, basé sur la vengeance. Mais certains personnages ne sont pas piquer des hannetons ( une expression que l'on pourrait retrouver dans ce livre) en particulier la jeune commissaire qui a un sérieux penchant pour la bonne bouffe. Les fils de l'intrigue sont savamment déroulés au fil des pages ce qui donne une lecture agréable.
« NYCTA » Delacorta. Sortie major de la plus grande école d’Hacking, la célèbre académie Karl de Budapest, Alba crée sa société : Nyctalope. Elle ne sait pas ce qu’elle fera, protection ou effraction, mais elle est capable de tout en informatique. Alors qu’elle est connectée sur le Darknet, elle tombe sur une vidéo : une jeune médecin est torturée et exécutée. Alba remonte la piste du tueur, un homme de main de la multinationale Nesty. Saura-t-elle révéler la face cachée du monstre ? Si vous avez aimez le film Nikita, alors ce livre est pour vous ! La galerie de personnages est un petit délice : des patrons de multinationales corrompus, sans scrupules et avides de profit en passant par un groupuscule féminin tendance anarchistes et des tueurs tous aussi cruels les uns que les autres. Au milieu de ce beau monde une hackeuse hors pairs ! Avec l'aide précieuses de ses compétences quasi hors normes elle s'attaque à une grande entreprise avec grâce, génie et même par moment finesse. Bref un délice de lecture.
«
Le signal » Maxime Chatam . La famille Spencer vient de
s’installer à Mahingan Falls.
La première partie est calme, l'auteur campe ses personnages: une petite famille bien sous tout rapport ! C'est un peu long mais le livre dépasse allégrement les 500 pages ! Ensuite après avoir distiller quelques frayeurs ici ou là, Maxime Chattam se lâche pour terminer avec des pages très gores ! Du trash avec tous les ressorts classiques, l'idée est de faire peur aux lecteurs. Tels est le leitmotiv du nouveau Chattam et je pense que cela doit souvent fonctionner tant l'auteur sait s'y prendre. Comme dans la très bonne série « Autre monde » il y aussi une touche qui amène le lecteur à réfléchir sur son implication dans le devenir notre planète que je vous laisse découvrir. En attendant « le signal » fonctionne plutôt bien comme beaucoup de livre de Maxime Chattam.
« Les vivants et les morts » Nele Neuhaus. Au coeur de l’hiver, une vieille dame est tuée d’une balle dans la tête tandis qu’elle promène son chien dans un parc de la banlieue de Francfort. Trois jours plus tard, une autre femme est abattue avec la même arme à travers la fenêtre de sa cuisine, alors qu’elle est en pleins préparatifs de Noël. L’officier de police judiciaire Pia Kirchhoff comprend qu’elle peut dire adieu à son voyage de noces en Équateur : son collègue Oliver von Bodenstein va avoir besoin d’elle. Les victimes n’avaient apparemment aucun ennemi. Pourquoi, alors, fallait-il qu’elles meurent ? Ont-elles été choisies au hasard ? Lorsque d’autres morts surviennent, la peur se répand dans la population face à celui que la presse a déjà surnommé “le sniper du Taunus”. Pia et Oliver tentent désespérément de déterminer le mobile de celui qui s’est autoproclamé “le Juge”. En priant secrètement qu’il y en ait un, parce que rien n’est plus imprévisible qu’un homme qui tue sans discernement. Lorsque, aiguillés par les énigmatiques messages du meurtrier, les deux enquêteurs élargissent le champ de leurs investigations aux proches des victimes, ils mettent au jour une terrible tragédie humaine aux ramifications complexes.
« Les vivants et les morts » est un livre qui va largement au delà d'une simple enquête policière en se plongeant dans au plus profond de l'itime de personnages aux horizons divers tous concernés par un sujet : le don d'organe. Le polar bascule entre pistes explorées par les policiers, les protagonistes, le meutrier, le tout sous fond de scandales liés au trafic d'organes. Le tout donne peut être un récit un peu longuet mais on se laisse aisément happé par cette intrigue !
« Diner secret » Raphael Montes. Un groupe de quatre jeunes hommes quitte Pingo d’Água, petite ville de l’État du Paraná, pour poursuivre leurs études à Rio de Janeiro. Partageant un appartement à Copacabana, ils font de leur mieux pour réaliser leurs rêves de grande ville. Dante, le narrateur, travaille comme vendeur dans une librairie et étudie la gestion d’entreprise. Leitão, hacker d’un naturel jovial, est censé poursuivre un cursus d’expert en informatique, mais préfère consacrer son temps aux jeux vidéo et à s’empiffrer de nourriture. Miguel, le « garçon sérieux » du groupe, est interne en médecine. Et Hugo, un aspirant grand chef à la vanité sans limites. En proie à des difficultés pour payer leur loyer et trouver un emploi digne de ce nom dans un pays en pleine crise économique, les quatre amis ont une idée pour gagner enfin de l’argent : servir des dîners secrets à une clientèle avide d’aventures gastronomiques insolites. Mais ce qui commence comme une allègre plaisanterie prend rapidement des proportions inimaginables, et voilà le quatuor engagé sur un chemin angoissant de perfidie, de paranoïa et d’ambition, tandis que leur entreprise révèle en chacun d’eux une perversité qu’ils n’avaient jamais soupçonnée. Nous emmenant de visites d’abattoirs clandestins à des réunions aussi huppées qu’excentriques jusqu’à une spirale de crimes de plus en plus vertigineuse, Dîner secret unit suspense et humour noir dans une trame hyperbolique, mélange de fables caustiques sur la violence et de portraits d’une jeunesse à la dérive.
Difficile
de ne pas dévoiler un élément centrale de ce livre sans gâcher le
plaisir de la découvrir par soi même ! Disons que c'est
probablement un ouvrage dans la mouvance du véganisme qui pose un
regard critique voir satirique sur la société. A travers cet
aventure délicieusement excentrique, l'auteur veut nous interpeller
sur notre rapport avec les animaux dits de boucheries. Un livre
original ( de part l'origine de son auteur : Brésilien) mais
qui ne convient sans doute pas à un large public en raison du thème
évoqué !
« Macbeth» jo Nesbo. Dans une ville industrielle ravagée par la pauvreté et le crime, le nouveau préfet de police Duncan incarne l’espoir du changement. Aidé de Macbeth, le commandant de la Garde, l’unité d’intervention d’élite, il compte débarrasser la ville de ses fléaux, au premier rang desquels figure Hécate, puissant baron de la drogue. Mais c’est ne faire aucun cas des vieilles rancœurs ou des jalousies personnelles, et des ambitions individuelles… qu’attise Lady, patronne du casino Inverness et ambitieuse maîtresse de Macbeth. Pourquoi ce dernier se contenterait-il de miettes quand il pourrait prendre la place de Duncan? Elle invite alors le préfet et d’éminents politiques à une soirée organisée dans son casino. Une soirée où il faudra tout miser sur le rouge ou le noir. La loyauté ou le pouvoir. La nuit ou le sang.
Autant le dire d'entrée, c'est du lourd ce dernier Nesbo ! Ce maître du polar réussi brillamment à nous faire oublier le flic Harry Hole et de quelle manière ? Et bien en transposant Macbeth dans une ville Écossaise des années 70 ! Jo Nesbo reprend également les mêmes noms que ceux imaginés au 16ième siècle par William Shakespeare avec une similitude affiché au niveau des relations entre eux. Les premières lignes de ce pavé de 624 pages débutent somptueusement avec le voyage d'une goutte de pluie à travers la ville embrassant ainsi le décors de cette tragédie qui oscille à chaque page entre le bien et le mal. Le Macbeth de Nesbo est à mettre entre toute les mains ! Un délice !
Allez pour terminer une bonne nouvelle : « Couteau » c'est le titre du prochain Nesbo avec le retour d'Harry Hole.
Que dire de ces vedettes auteurs des aventures du franc maçon Antoine Marcas ? Rappeler qu'ils ont vendus plus de 2 millions d'exemplaires dans près de 20 pays ? Qu'ils n'ont plus besoin de faire leur preuve ? En tout cas on peut affirmer qu'ils connaissent la recette et qu'ils utilisent pleinement dans ce premier opus de cette nouvelle trilogie « le cycle du soleil noir ». Je retiendrais de ce premier tome la densité de l'action, son petit coté nostalgique à la dIndiana Jones, une intrigue sans temps morts. Ce roman ésotérique atteint cependant ses limites quand la frontière n'est pas clairement délimité entre histoire et fiction. Qu'importe les amateurs du genre s'en délecteront !
« Hunter » Roy Braverman.Plus personne ne s’arrête à Pilgrim’s Rest. Une vallée perdue dans les Appalaches. Un patelin isolé depuis des jours par le blizzard. Un motel racheté par le shérif et son frère simplet. Un bowling fermé depuis longtemps. Et l’obsédant souvenir d’une tragédie sans nom : cinq hommes sauvagement exécutés et leurs femmes à jamais disparues. Et voilà que Hunter, le demi-sang indien condamné pour ces crimes, s’évade du couloir de la mort et revient dans la vallée. Pour achever son oeuvre ? Après douze ans de haine et de chagrin, un homme se réjouit pourtant de revenir à Pilgrim’s Rest. Freeman a compris le petit jeu de Hunter et va lui mettre la main dessus. Et lui faire enfin avouer, par tous les moyens, où il a caché le corps de Louise, sa fille, une des cinq disparues. Pilgrim’s Rest sera peut-être le terminus de sa vengeance, mais ce que Freeman ignore encore, au volant de sa Camaro rouge qui remonte Murder Drive, c’est qu’il n’est pas le seul à vouloir se venger. Et que la vérité va se révéler plus cruelle et plus perverse encore. Car dans la tempête qui se déchaîne et présage du retour de la terreur, un serial killer peut en cacher un autre. Ou deux.
Ce
livre signé Patrick Manoukian l'auteur du formidable Yeruldelgger
(Ian Manook) n'est clairement pas à la hauteur de cette pépite
qui avait atteint des sommets. Difficile après de rivaliser. Mais ce
Hunter à l'intrigue légère et sans surprise se laisse lire sans
soucis et vous offrira un bon moment de lecture.
Dernière fournée de livre d'été ! Le dernier Minier, une petite pépite d'Hervé Commère et un Jean Paul Chaumeil un peu plus difficile.
« Soeurs » Bernard Minier. Toujours aussi efficace l'auteur à succès maîtrise remarquablement ses personnages pour mettre en place une histoire aussi intrigante que surprenante : sa marque de fabrique. Le choix de commencer le livre avec le jeune Servaz et de le retrouver en inspecteur chevronné est également une vrai réussite !
« Sauf» Hervé Commère. Avec cette habitué des prix littéraires, c'est un autre style. Sans violence mais une histoire tout en finesse avec une écriture ciselé à la virgule près ! Des gérants d'une brocante, baigné d'ordinaire se retrouvent au cœur d'une manipulation familiale. Un court roman mais très addictifs à recommander sans hésiter !
Enfin le dernier Jean Paul Chaumeil, « Parfois c'est diable qui vous sauve de l'enfer »Cela fait partie des rares livres que je n'ai pas terminé faute d'avoir été convaincu par ce personnage aigri errant dans les rue de Bordeaux .
Voici une nouvelle selection de livres qui m'ont accompagnés cet été : « Journal d'un marchand de rêve » Anthelime Hauchecorne . Un ouvrage a classer dans la catégorie SF. Je ne vais pas m'étendre étant donné qu'après plus de la moitie du roman, je n'ai pas réussi à entrer dans les méandres de l'auteur ... « Ultimatum » Anders de la motte. Là c'est un bon polar Suédois avec son lot de ramifications descandale politico-judiciaire mettant en cause les plus hautes sphères du pouvoir. Le tout sur fond d'enquête rondement menée par une inspectrice de la brigade criminelle. « Les jumeaux Piolenc » Sandrine Destombes. Là aussi un bon polar d'été! Que l'on ne lâche pas pour aller piquer une tête un jour de canicule ! Une bonne enquête à la française avec des gendarmes hantés par des disparitions non résolus .
Enfin le dernier John Grisham : Le cas Fitzgerald. L'auteur à succès s'offre une plongé dans le monde des livres sur fond de braquage à la Ocean éleven ! Amateur de Grisham n'hésitez pas une seconde pour les autres c'est l'occasion de découvrir une écriture élégante et un récit rigoureux sans être dénoué d'humour !
Voici quelques ouvrages qui m 'ont accompagnés durant cet été 2018. « Salut à toi o mon frère » Marin Ledun. Un livre bien sympathique pour cette saison : loufoque humoristique mais je préfère de loin de Ledun plus sociale et plus noir des « visages écrasés ». « Coupable » Jacques Olivier Bosco.La suite très attendu de Brutale, cette suite est une réussite, on retrouve en effet les protagonistes avec plaisirs et délectation ! Avec en plus des réponses à de nombreuses questions évoquées dans le 1er opus. « Une putain d'histoire » Bernard Minier. Presque un classique ! Il délaisse dans ce roman paru en 2015 ses personnages récurrents pour nous plonger dans une intrigue aussi complexe que passionnante. « Morte la bête » Lotte et Soren Hammer. Voici la première enquête de l'inspecteur Konrard Simonsen, les auteurs annoncent d'ores et déjà des suites. Au delà du fil de l'histoire, ce roman met le doigt sur un sujet sensible et d'actualité en renvoyant les lecteurs à leurs propres certitudes éthiques.
« L 'amour est rouge » Sophie Jaff. Katherine Emerson, la trentaine, cherche l’amour et ignore dangereusement tout de sa destinée. Mais un homme sait qu’elle est née pour accomplir une prophétie vieille de plusieurs siècles. Cet homme, c’est un tueur qui sème la panique à New York. Un monstre que les médias ont surnommé «le Faucheur» parce que son art morbide consiste à lacérer le corps de ses victimes à la faucille. Il cherche l’amour de la femme, la «couleur rouge» censée parfaire son chef-d’oeuvre. Et tandis que la ville est en proie à une hystérie collective, Katherine tente de démêler les sentiments contradictoires qui la hantent depuis qu’elle a rencontré deux prétendants très différents: le beau et gentil David, et le séduisant mais distant Sael. Un thriller qui s'aventure sur le terrain du suspense et du fantastique, un mélange difficile à manier et qui dans ce cas à du mal à prendre. Le style est un peu décevant et j'ai du passer à coter de quelques éléments, en revanche la quête du tueur est passionnante :il est hanté par la couleur des émotions et cela donne des petits bijoux.
« Pour donner la mort tapez 1 » Ahmed Tiab. Marseille, 2017. Les vidéos d’exécutions qui circulent sur l’internet donnent des idées macabres à un groupe d’adolescents, subjugués par la détermination et la froideur des bourreaux de Daech. Le commissaire Massonnier, lui, enquête sur une affaire de trafic de drogue et d’islamisme. Affaire qui va le concerner personnellement quand il s’apercevra que sa fille Maï y est intimement mêlée?! L’adolescente, en révolte depuis le divorce de ses parents et la nouvelle vie de son père, a décidé en effet d’entrer dans la cour des grands. Mais sera-t-elle à la hauteur du jeu proposé ? Dans ce nouveau polar, Ahmed Tiab nous entraîne dans les rapports complexes entre parents et adolescents, confrontés à la brutalité nouvelle du monde. Un polar bien noir avec une fin sans illusion qui n'oublie pas d'aborder des sujets de sociétés. Presque un classique !
« Ultima » L.S.Hilton. Elisabeth Teerlinc, marchande d’art, femme fatale, sait reconnaître les faux. Après tout, elle-même n’est qu’une imitation, un personnage créé de toutes pièces. Son véritable nom, Judith Rashleigh, est enterré sous les mensonges, tout comme les hommes qui ont cru pouvoir la détruire. Prise entre les feux croisés d’un chef de la mafia serbe et d’un inspecteur italien corrompu, elle est chargée de contrefaire un célèbre tableau afin de le céder pour 150 millions de dollars à une société de vente aux enchères – celle-là même où elle fut assistante…Pour Judith, la perspective de duper son ancien chef et le monde de l’art est aussi excitante que le sexe « extrême » qu’elle pratique. Mais s’exposer ainsi sous les feux des projecteurs n’est pas sans risque, et le masque qu’elle s’est habilement construit menace de tombe.Enfin le dernier volet de cette trilogie qui mélange subtilement l'art et le sexe ! Je passerai sur ce dernier point qui ne m' a pas férocement attiré. En revanche la création d'un faux tableau est la partie du livre qui m'a le plus intéressé. Il y a bien sur sa réalisation par un faussaire de génie. Mais paradoxalement cela ne représente pas l'aspect la plus difficile de l'arnaque. Tout le génie réside dans l'histoire de la toile que notre héroïne met sur pied avec un soin aussi extrême que sa pratique du sexe. Un livre dans le monde de l' art reste assez rare, c'est la principale originalité de cette trilogie !
« On la trouvait plutôt jolie » Michel BUSSI. Editions PRESSES DE LA CITE octobre 2017. Ah Michel BUSSI ! On aime ses situations à rebondissement, ses personnages ciselés, ses réflexions sur l’engagement et le respect, on aime surtout son imagination débordante ! Leyli est malienne, elle est femme de ménage dans des hôtels périphériques de la banlieue de Marseille et a trois enfants. François Valioni, gérant d’une association de migrants est retrouvé assassiné dans une chambre d’hôtel. Est-ce vraiment Bamby la fille de Leyli qui a pu faire cela ? Et surtout, est-elle également la tueuse en série que la police voudrait croire ? A-t-elle entrainé son jeune frère Alpha de 17 ans ? Le lieutenant Flores mène l’enquête et semble déterminé à prouver le contraire. Mais le secret de Leyli est plus que surprenant… Et si tout cela n’était qu’une incroyable machination à lui faire perdre la tête ? Suspense haletant, comme toujours, on ne lâche pas le livre jusqu’au point final ! Du grand art !
« Click& Love » Cyril MASSAROTTO. Editions XO mai 2018. Bon, chez Cyril Massarotto, on a l’habitude du loufoque et de l’incongru ! Voici donc Julie et Paul embarqués malgré eux comme testeurs d’une nouvelle appli de rencontre « Click & Love » dont la particularité est de décider à leur place du rythme des échanges et des rencontres physiques. Alors qu’ils touchent au but, sans qu’aucun des deux ne puisse expliquer pourquoi, ils se retrouvent séparés et privés de communication jusqu’à ce que l’appli les autorise de nouveau à communiquer. J’avoue avoir ressenti moins de plaisir à la lecture de ce dernier ouvrage comparé à celui de « Quelqu’un à qui parler ».Cependant, on passe tout de même un bon moment de détente ! J’ai tout de même hâte de lire le prochain…
« Le Bracelet » Andrea Maria SCHENKEL. Editions ACTES SUD avril 2018 Le petit Carl Schwarz allemand juif doit suivre sa mère en 1938 afin d’échapper au régime nazi. Cette dernière a décidé de partir pour Shangaï mais le père de Carl se désiste au dernier moment et ne monte pas dans le train en partance pour Gênes. 72 ans plus tard, marié à Emmi, Carl voit débarquer chez lui des chercheurs du musée de l’Holocauste et tout ce qu’il avait réussi à enfouir ressurgit douloureusement… Mais qui est véritablement Emmi ? Sur fond de guerre 39/45, Andrea Maria Schenkel réussit à nous transporter au cœur d’une histoire romanesque dont chaque personnage semble balloté dans un chaos à la fois dramatique et salvateur ! Une très belle histoire et une fin bouleversante !
« Un carrosse nommé désir » Frédéric Lenormand. Editions JC Lattès mai 2018 Qu’il était savoureux ce dernier cru voltairien de Frédéric Lenormand ! Nous retrouvons notre détective préféré, toujours empli de cette fougue et de l’irrévérencieux envers le tout puissant, engagé des causes perdues mais au service des dames en détresse… Et voilà que sa bien-aimée s’est entichée d’un mathématicien suisse qui prétend détenir les clés de toutes les énigmes ! Voltaire va devoir se surpasser pour garder le cœur de sa belle Emilie, et résoudre le mystère de la disparition du banquier qui était sur le point de leur donner une belle somme d’argent pour acheter l’hôtel particulier Lambert à la pointe de l’ile St-Louis…On adore le style, l’humour et les nombreux clins d’œil issus de notre époque servant à illustrer ce Paris du XVIII ! Vite le prochain !!!!!!
« Une fois dans ma vie » Gilles LEGARDINIER. Editions Flammarion octobre 2017. Eugénie et Victor ont un théâtre. Un tout petit théâtre certes, mais où les murs et les alcôves sont emplis de souvenirs, de tirades, de joies, d’embrassades, de larmes, de rages et de disputes ! Leur théâtre est en danger, mais c’est sans compter sur l’énergie de leur entourage qui petit à petit va apprendre bien des secrets pour les aider dans leur entreprise de sauvegarde…Gilles Legardinier réussit une nouvelle fois à nous transporter dans un monde un peu fou, un peu nostalgique, mais aussi tendre et romanesque. Tout est juste, et si parfois on doute de la beauté du monde, on peut monter sur le toit du théâtre et regarder le coucher de soleil sur Paris…Alors oui, une fois dans nos vies….
« Le
cinquième évangile » Ian Caldwell . 2004 le
pontificat de Jean-Paul II touche à sa fin. À quelques jours de
l’ouverture d’une importante exposition, dans les musées du
Vatican, consacrée au saint suaire et au Diatessaron – le premier
écrit réunissant les quatre Évangiles –, son conservateur, Ugo
Nogara, est abattu. Le même soir, l’appartement d’Alex Andreou,
un jeune prêtre de l’Église d’Orient qui a aidé Ugo à
interpréter les textes sacrés, est mis à sac. Son frère aîné,
Simon, prêtre catholique romain et membre de la secrétairerie
d’État du Saint-Siège, présent sur les lieux au moment du crime,
se mure dans un silence incompréhensible avant d’être inculpé du
meurtre par un tribunal ecclésiastique.
« Le manuscrit inachevé » Franck Thilliez. Aux alentours de Grenoble, une voiture finit sa trajectoire dans un ravin après une course-poursuite avec la douane. Dans le coffre, le corps d’une femme. À la station-service où a été vu le conducteur pour la dernière fois, la vidéosurveillance est claire : l’homme n'est pas le propriétaire du véhicule. Léane Morgan et Enaël Miraure sont une seule et même personne. L’institutrice reconvertie en reine du thriller a toujours tenu sa vie privée secrète. Sa vie ? Un mariage dont il ne reste rien sauf un lieu, L’Inspirante, villa posée au bord des dunes de la Côte d’Opale, et le traumatisme de l'enlèvement de sa fille Sarah. L'agression soudaine de son mari va faire resurgir le pire des quatre dernières années écoulées. Dans le vent, le sable et le brouillard, une question parmi d'autres se pose : vers qui, vers quoi se tourner, quand l'unique vérité est que tout vous devient étranger ?Attention le nouveau Thilliez est diaboliquement addictif ! Impossible de le lâcher et une fois le livre refermé, il continuera de vous travailler et je ne vous parle pas de la fin ! Vous l'aurez compris, il fera un ravage cet été !
« Ma zad » Jean Bernard Pouy. Camille Destroit,( tiens ce prénom!!!) quadra, responsable des achats du rayon frais à l'hyper de Cassel, est interpellé lors de l'évacuation du site de Zavenghem, occupé par des activistes. À sa sortie de GAV, le hangar où il stockait des objets de récup destinés à ses potes zadistes n'est plus qu'un tas de ruines fumantes, son employeur le licencie, sa copine le quitte... et il se fait tabasser par des crânes rasés. Difficile d'avoir pire karma et de ne pas être tenté de se radicaliser! Heureusement, la jeune Claire est là qui, avec quelques compagnons de lutte, égaye le quotidien de Camille et lui redonne petit à petit l'envie de lutter contre cette famille de potentats locaux, ennemis désignés des zadistes, les Valter. Quel plaisir de retrouver la gouaille de jean Bernard Pouy et son amour de la littérature populaire au sens noble du terme. On se laisse vite séduire par cet homme embarqué dans le militantisme adorablement libertaire, le tout légèrement saupoudré d'une dose d'humour.
Voilà donc mes dernières lectures!on débute très fort avec le dernier Daniel Cole l'auteur de l’époustouflant Ragdoll au pitch démentiel : un corps et plusieurs victimes. Dans l'appât, on retrouve les protagonistes 18 mois après la résolution de cette affaire. Il ne reste que Baxter qui se retrouve face un meurtre particulièrement délicat et cruel. Aidé par un agent du FBI et de la CIA, les trois enquêteurs nous emmènent dans un enquête aux rebondissements multiples. Un thriller époustouflant. Le nouvel opus de Daniel Cole est une réussite après le coup de maître de Ragdoll. Armada est aussi un second roman attendu par l'auteur de Ready Player one, le spielberg actuellement en salle. Nous sommes plus proche de la SF que du polar de base avec une bonne dose de geek culture. ( Ernest Cline roule en DeLorean, la voiture mythique de retour vers le futur) Bon avouons tout de suite que l'on a bien du mal à croire à cette histoire de théorie du complot autour de la formation des joueurs de jeu vidéo pour contrer une attaque d'envahisseurs venus de l'espace. La grace de ce livre est que l'auteur ne se prend pas au sérieux en jouant savoureusement avec les codes de la science fiction. On se laisse donc joyeusement emporté dans cette aventure d'ado geeck un peu décalé qui ont pour mission de sauver la terre. L'auteur se paye même le luxe d'une réflexion sur la capacité d'auto destruction de notre planète et de l'image que nous pouvons renvoyer à des civilisations extra terrestes. Dans un registre proche d'Armada Eclosion est un thriller apocalyptique. Le 1er tome d'une trilogie d’où la lenteur que se permet l'auteur pour mettre en place son intrigue. Il a fait le choix de faire vivre cette invasion ( d’araignées) par plusieurs protagonistes.Cela donne une vision globale : des chercheurs en passant par les dirigeants et le simple quidam ou policiers de quartiers. Mais ce choix éparpille un peu des personnages qui ( en tout cas dans ce premier tome) n'ont pas de lien. Éclosion mérite vraiment une suite avant de se prononcer clairement sur cet ouvrage présenté comme un best-seller internationale.
On termine par le 1er titre des éditions de Saxus : Les limbes, un thriller franchement addictifs dans la lignée d'un Crichton ou King.Olivier Bal, ancien journaliste nous plonge dans un univers parallèle : celui des rêves. Dans ce monde, il est possible d'explorer les rêves des inconnus mais aussi d'en prendre le contrôle et de les modifier ! Un premier roman pour les éditions de Saxus qui est un coup de maître ! Allez y tête baissée !
« Bleu de Prusse » Philip Kerr : 1956. À peine remis des émotions des Pièges de l’exil, Bernie Gunther doit s’enfuir pour sauver sa peau : le marché que lui impose Erich Mielke, numéro deux de la Stasi, est inacceptable. Du cap Ferrat à Sarrebrück, sa cavale héroïque sera semée d’embuches. 1939. Parallèlement, selon une de ces constructions virtuoses dont il a le secret, Philip Kerr nous emmène à Berchtesgaden, où Hitler est attendu pour son cinquantième anniversaire. Quand un ingénieur est assassiné sur la terrasse du Berghof, le nid d’aigle du Führer, c’est la panique : jamais au grand jamais ce sacrilège ne doit être rendu public. Sommé par le général Heydrich de découvrir, et dans la plus absolue discrétion, le coupable, Bernie Gunther ne dispose que d’une semaine pour réussir. Or personne ne semble disposé à l’aider : Martin Bormann règne en tyran à Berchtesgaden – du moins tant que le tyran suprême n’est pas là – et s’y livre à maints trafics lucratifs alimentés par un réseau bien organisé. Et parmi les proches de Hitler en Bavière nombreux sont ceux qui ont des choses à cacher : ils feront tout pour que l’enquête échoue. Plus Gunther approchera de la vérité, plus sa vie sera menacée. Une triste nouvelle a précédée la lecture du dernier livre de l'écrivain écossais, maître du polar historique : sa disparition fin mars. Son œuvre est centré autour de Bernie Gunther, policier de la ville de Berlin avant 1933 puis capitaine du renseignement SS sur le front de l'Est avant d'avoir été détective privé. Marque de fabrique que l'on retrouve dans Bleu de Prusse : des intrigues qui s’entrelacent entre les époques dans ce cas l’Allemagne de la RDA et celle d'avant la guerre. Avec une approche historique des plus rigoureuses, Philip Kerr réussi une fois de plus un coup de maître.
« Fantazmë » Niko Tackian. Dans une cave du XVIIIe arrondissement de Paris, un homme est retrouvé, battu à mort. Le commandant Tomar Khan pense à un règlement de compte. Le genre d’affaire qui restera en suspens des années, se dit-il. Mais voilà, l’ADN relevé sur les lieux a déjà été découvert sur le corps d’un dealer albanais, battu à mort dans une cave lui aussi. Et bientôt une rumeur court dans les quartiers chauds de Paris, celle d’un tueur insaisissable, un Fantazmë, un « spectre » en albanais, qui s’en prend à la pègre. Avec cette enquête troublante, Tomar Khan plonge dans des zones d’ombre où s’affronteront inévitablement son devoir de policier et ses sentiments d’être humain.
C'est d'abord un réel plaisir de retrouver le commandant Khan ( Toxique), on en apprend un peu plus sur son histoire personnel. Ensuite le thème des migrants et de la mafia Albanaise semble assez réaliste. L'intrigue est bien construite avec cependant une dose de violence qui n'est pas vraiment nécessaire, mais il y a peut être en ce moment un public pour ce genre de scène. Une lecture facile et rapide sans surprise mais aussi avec une garantie de passer un bon moment.
« Les abysses du mal » Marc Charuel. Mon boulot : filmer le supplice des victimes avant de faire disparaître leur corps. Mon but : être le tueur le plus inventif. Parce que la mort est un spectacle, certains sont prêts à payer très cher pour y assister. Voyeurs protégés par un écran, tortionnaires par procuration… C’est la face cachée du Net. Un monde parallèle qui happe ses proies au hasard et fournit des frissons à prix d’or. Vous l'aurez compris, un livre à ne pas mettre entre toutes les mains si vous ne voulez pas en savoir plus sur les « snuff movies » par exemple. Il est question de films vidéo ou la mort est accessible pour quelques centaines d'Euros. Le polar met en scène les deux cotés de l'intrigue : une part importante pour l'enquête bien sur ! Et dans ce cas, elle se déroule sur la toile à la découverte du fameux Dark net et une autre partie imbriquée dans les démarches de l'enquêteur, celle du recrutement et de la réalisation de ces mises à mort et c'est là que les pages peuvent être pénible à lire. La richesses des personnages accentue heureusement les quelques parties axées sur la violence et le tout donne un polar finalement assez plaisant .
«
Baad » Cédric Bannel. «
BAAD » : Homme mauvais, violent, cruel avec les femmes.
«
Le zoo » Gin Phillips . Quand
le monde est une jungle, les mères deviennent lionnes.
«
Entre deux mondes» Olivier Norek. Fuyant
un régime sanguinaire et un pays en guerre, Adam a envoyé sa femme
Nora et sa fille Maya à six mille kilomètres de là, dans un
endroit où elles devraient l'attendre en sécurité. Il les
rejoindra bientôt, et ils organiseront leur avenir. Mais
arrivé là-bas, il ne les trouve pas. Ce qu'il découvre, en
revanche, c'est un monde entre deux mondes pour damnés de la Terre
entre deux vies. Dans cet univers sans loi, aucune police n'ose
mettre les pieds. Un assassin va profiter de cette
situation. Bon un lieutenant à la section enquête et recherche de la PJ du 93 qui écrit sur les sans papiers dans la jungle de Calais ça peut surprendre, mais Olivier Norek ( l'auteur du remarquable « Territoires »)est aussi un homme engagé qui n'hésite pas à faire preuve d'humanité sans tomber dans le misérabilisme. On retrouve la marque de fabrique de l'auteur : le réalisme ce qui en fait un livre fort qui nous plonge au cœur d'un monde parallèle : la jungle de Calais en face de Youké ! Et pour cause Olivier Norek, petit fils de migrant Polonais a passé plusieurs semaine sur place ! L'enquête est rondement menée , les personnages sont crédibles et attachants, bref un polar parfait !
« Faux semblants » Kjell Ola Dahl. Oslo, au cœur de la nuit. Le corps sans vie d'une jeune femme est retrouvé dans une benne à ordures. Nu, le cadavre a été soigneusement enveloppé dans un film plastique, les parties génitales ébouillantées, comme si l'on avait cherché à masquer une quelconque trace de viol. Dépêché à l'Institut médico-légal, l'inspecteur Frank Frølich est chargé de l'enquête. Quand il découvre le visage de la victime, son trouble est manifeste. Cette femme, il ne la connaît que trop bien : la veille, il l'a arrêtée en flagrant délit de possession de stupéfiants avant de la croiser quelques heures plus tard au bras d'un vieil ami d'enfance perdu de vue depuis des années et qui célèbrait son mariage. On dit souvent que la mariée est trop belle. Celle-ci semble trop mystérieuse... Tiraillé par ce conflit d'intérêts, et alors qu'une nouvelle affaire éclate avec la disparition d'une jeune étudiante ougandaise, Frank Frølich se rend vite compte qu'il va devoir replonger dans les moments troubles… Polar d'investigation classique à l'écriture sobre avec des personnages hantés par leur passé, « Faux semblants » est un livre qui malgré quelques longueurs se laisse lire avec un certains plaisirs. Notons qu'avec la multitude polar d'Europe du Nord, il est difficile de se faire une place parmi certains mastodonte...
« Brutale » Jacques Olivier Bosco. Elle est jeune. Elle est belle. Elle est flic. Elle est brutale. Des jeunes vierges vidées de leur sang sont retrouvées abandonnées dans des lieux déserts, comme dans les films d'horreur. Les responsables ? Des cinglés opérant entre la Tchétchénie, la Belgique et la France. Les mêmes qui, un soir, mitraillent à l'arme lourde un peloton de gendarmerie au sud de Paris. Que veulent-ils ? Qui est cet « Ultime » qui les terrorise et à qui ils obéissent ? Face à cette barbarie, il faut un monstre. Lise Lartéguy en est un. Le jour, elle est flic au Bastion, aux Batignolles, le nouveau QG de la PJ parisienne. La nuit, un terrible secret la transforme en bête sauvage. Lise, qui peut être si douce et aimante, sait que seul le Mal peut combattre le Mal, quitte à en souffrir, et à faire souffrir sa famille. Vous l'aurez compris, Brutal est un livre radical d'une extrême violence. Ce livre peut aussi être clivant, l’héroïne peut en effet avoir pour effet de refermer le livre assez rapidement et brutalement ! Les autres s'en délecteront !
«
Quand sort la recluse » Fred Vargas.«-
Trois morts, c'est exact, dit Danglard. Mais cela regarde les
médecins, les épidémiologistes, les zoologues. Nous, en aucun cas.
Ce n'est pas de notre compétence.
Voilà ce que vous découvrez du roman avant sa lecture, une histoire d’araignée qui tue ! On retrouve dans ce magnifique polar le commissaire Adamsberg dans les brumes d'Islande puis au sein de son petit monde d'enquêteur. Mais le véritable personnage principal de ce nouvel opus ce sont les mots de l'auteur, à la fois malicieux , délicieusement intelligent et d'une érudition exemplaire pour un polar ! Un fait qui ne dessert pas les personnages secondaires ( la brigade) et encore moins l'intrigue qui nous hante à chaque fin de chapitre. Lire du Vargas une expérience unique !
« La soif »Jo Nesbo : Une jeune femme est assassinée après un rendez-vous pris sur un célèbre site de rencontres. Les violentes marques de morsures trouvées sur le cadavre ne laissent pas de doute : il ne s’agit pas d’un simple fait divers comme tant d’autres, d’un tête-à-tête qui aurait mal tourné avec un maniaque arpentant le Web. C’est un prédateur particulièrement féroce qui a sévi, assoiffé de sang humain. Lorsqu’un deuxième corps est découvert, mutilé selon la même mise en scène macabre, il semble clair qu’un seul homme peut mettre un terme aux agissements du tueur… Mais Harry Hole est réticent à l’idée de s’occuper de cette affaire. Désormais instructeur à l'École de police, apparemment libéré de ses démons et heureux avec son épouse, il s’est promis de ne plus mettre les siens en danger. Malgré tout, un doute s’immisce en lui : ces meurtres pourraient être liés à l’unique enquête non résolue de sa carrière. Il comprend que le destin le place de nouveau face à un dilemme : mener une vie paisible et tirer un trait définitif sur son passé d’enquêteur, ou arrêter enfin le criminel qui lui a jadis échappé et qui continue de le hanter.
Est il encore nécessaire de présenter cette star du polar Nordique qui a été élu meilleur jeune joueur de football norvégien puis a travaillé comme analyste financier avant de devenir leader d'un groupe de rock ( Di Derre) et enfin de publier son premier polar en 1997 ( l'homme chauve-souris), première grosse claque littéraire. Depuis Nesbo enchaîne les succès ! Voici donc avec la soif le 11ième opus. On retrouve avec plaisirs et délectation les ingrédients qui font le succès de ses livres : un regard d'une remarquable acuité sur les personnages qui composent ce roman. Comme d'habitude l'intrigue est d'une efficacité redoutable. Ce beau petit pavé qui dépasse allégrement les 500 pages trouvera facilement sa place sous le sapin !
« Chacun sa
vérité » Sara Lovestam. Si
la police ne peut rien pour vous, n'hésitez pas à faire appel à
moi. » Kouplan, détective sans-papiers. Depuis
trois ans, Kouplan est en « situation irrégulière ». Sa demande
d'asile a été rejetée par la Suède mais il ne peut rentrer dans
son pays, l'Iran, sans risquer sa vie. Dans l'attente d'un avenir
meilleur, il lui faut échapper à la vigilance quotidienne des
autorités, tout en gagnant assez d'argent pour subvenir à ses
besoins : ex-journaliste, il songe à poursuivre dans
l'investigation. Un jour, il propose ses services sur Internet et une
femme lui répond : sa fille de six ans a été enlevée. Cette
enquête va le précipiter dans le Stockholm underground, ces recoins
de la ville ou les clandestins sont des proies faciles pour les
criminels...
"Le Diable du Ciel". Laurent OBERTONE. Editions RING août 2017.
La Germanwings et Andreas Lubitz sont liés à jamais dans le terrible crash de l’airbus A 320 reliant Barcelone à Dusseldorf le 24 mars 2015. Le pilote en second a décidé après avoir délibérément fermé l’accès à la cabine de pilotage du commandant de bord, de diriger l’avion sur les montagnes des Alpes, ne laissant aucun survivant. Nous suivons pas à pas l’enquêteur du BEA dont les hypothèses les plus insupportables vont nous révéler l’indicible… Malheureusement, Laurent OBERTONE se perd trop souvent dans des digressions psychanalitiques alourdissant le roman et noyant l’enquête dans ce flot de conjectures morbides dont le lecteur se serait bien privé ! C’est dommage, parce que l’idée de départ était sacrément séduisante ! Un roman en demi-teinte au final et un peu indigeste…
« Haute voltige » Ingrid Astier. Attention voici un livre qui risque vous marquer ! Alors qu'il s'engage dans le tunnel de Saint-Cloud pour rejoindre l'aeroport du Bourget, le convoi d'un puissant Saoudien est attaque par de faux policiers. Le butin est enorme mais le plus precieux joyau qu'emporte le Serbe Ranko Lukovic, qui a organise l'embuscade pour le compte de son oncle Astrakan - un tres gros poisson ! -, est une femme, Ylana, dont ce dernier va tomber follement amoureux - et Ranko aussi, peut-etre... Ylana aime les oeuvres du celebre peintre Enki Bilal. Pour lui plaire, Astrakan ordonne a Ranko de deployer ses talents de cambrioleur. Le commandant Stefan Suarez, de la brigade de repression du banditisme, planche sur le braquage du tunnel. Mais il a une tout autre obsession : mettre la main sur un insaisissable malfaiteur qui commet ses forfaits en escaladant les facades d'immeubles. Cet as de la haute voltige, dont ils ne savent rien, les flics l'ont surnomme le Gecko.. Disons le tout de suite ce livre est d'une écriture remarquable, pas étonnant quand on sait que l'auteure y a consacré 3 ans de sa vie ! Les personnages tant principaux que secondaires sont d'une justesse déconcertante ! Ingrid Astier nous convie sur les toits de Paris, dans un l'univers d'Enki Bibal et sa pratique de boxe et jeu d'échec, celui de la mafia d'Europe de l'est et j'en passe. Elle n'oublie de se pencher sur la détresse du voyou, son quotidien fait de paranoïa le tout avec toujours de la poésie, un peu d'humour, de l'art, mêlé avec la dureté des thèmes évoqués .
«Le troisième pole » Guillaume Lebeau. 1912, au Cap Nord en Norvège. Un enfant est atrocement sacrifié au nom d’un rituel à Gaïa. 1996, à Jökulsárlón en Islande. Le corps d’une jeune femme nue et entièrement recouvert de tatouages est découvert, emprisonné dans la glace. Novembre 2010, à Spitzberg entre la Norvège et le pôle nord. Smila, une jeune paléoclimatologue française, tente de rejoindre son père, chercheur sur la base de Ny-Ålesund, pour lui apporter une série de documents qu’il lui a demandés. Mais au moment où elle arrive sur la base, celle-ci est attaquée et mise à sac par un groupe d’hommes surentraînés. Le père de Smila meurt dans l’incendie de Ny-Ålesund avant d’avoir pu lui révéler l’objet de ses recherches.
Un thriller ésotérique qui ne révolutionne pas le genre on retrouve en effet les ficelles qui font le succès de ce type de livre. Le lecteur accompagne l’héroïne au fil des pays et de son passé dans sa quête de la vérité. Il faut bien sur attendre la fin du livre pour avoir la clé de cet opus clairement écologique ce qui est assez rare dans ce paysage de thriller ésotérique.
« Treize » Seth Patrick. Mêlant thriller et fantastique, ce 1er tome est dans la ligné du 6ième sens et de Minority Report. Une nouvelle science est née, celle des Revivers pratiquant la recussitation. Ces hommes et ces femmes sont capables d'un simple contact tactile de ramener brièvement les morts à la vie. L'occasion d'un dernier aurevoir ou dans certains cas de révéler l'identité de leur assassin. Au détour de l'un de ces recussitations, le Reviver John Miller découvre une nouvelle porte vers un monde inconnu, celui de la mort ! Commence alors une course contre la montre pour empêcher que cet univers parallèle ne s'en prenne à l'humanité entière. Ce premier tome commence plutôt mollement, l'auteur prend en effet son temps pour installer les différents protagonistes ainsi que l'intrigue. Le livre prend alors un véritable virage et devient passionnant avec une narration plus musclé. Il se termine en livrant de belles perspectives pour la suite.
« Ragdoll» Daniel Cole. Un « cadavre » recomposé à partir de six victimes démembrées et assemblées par des points de suture a été découvert par la police. La presse l'a aussitôt baptisé Ragdoll, la poupée de chiffon. Tout juste réintégré à la Metropolitan Police de Londres, l'inspecteur « Wolf » Fawkes dirige l'enquête sur cette effroyable affaire, assisté par son ancienne coéquipière, l'inspecteur Baxter. Chaque minute compte, d'autant que le tueur s'amuse à narguer les forces de l'ordre : il a diffusé une liste de six personnes, assortie des dates auxquelles il a prévu de les assassiner. Le dernier nom est celui de Wolf. Voilà un polar Anglais assez classique mais remarquablement efficace et addictifs.
« Les survivants » Ingar Johnsrud . Le commissaire Fredrik Beier et son ancienne collègue, Kafa Iqbal, en froid depuis l'affaire Solro, doivent enquêter sur le meurtre d'un homme censé avoir disparu des années plus tôt. Sur le lieu du crime, Kafa retrouve une photo abîmée au dos de laquelle est inscrit, en russe, « ??????? » : Kalypso. Au même moment, dans les égouts de la ville d'Oslo, des rats se délectent d'un autre cadavre. Une tragédie lie les deux victimes, mais pour la comprendre, il faut remonter jusqu'à une opération secrète aux conséquences désastreuses, datant de l'Union soviétique...Voilà un livre que je n'ai pas réussir à finir ce qui est très rare. Les explications sont à chercher dans la complexité de l'intrigue et dans les allers et retours narratifs. Les personnages m'ont semblé sans relief et l'intrigue s'est dessiné assez rapidement.
« Les salauds devront payer » Emmanuel Grand. Wollaing. Une petite ville du Nord minée par le chômage. Ici, les gamins rêvent de devenir joueurs de foot ou stars de la chanson. Leurs parents ont vu les usines se transformer en friches et, en dehors des petits boulots et du trafic de drogue, l’unique moyen de boucler les fins de mois est de frapper à la porte de prêteurs véreux. À des taux qui tuent... Aussi, quand la jeune Pauline est retrouvée assassinée dans un terrain vague, tout accuse ces usuriers modernes et leurs méthodes musclées. Mais derrière ce meurtre, le commandant de police Erik Buchmeyer distingue d’autres rancœurs. D’autres salauds. Et Buch sait d’expérience qu’il faut parfois écouter la petite idée tordue qui vous taraude, la suivre jusque dans les méandres obscurs des non-dits et du passé. Ce livre est une réussite ! Son point fort est dans le subtil mélange d'une chronique sociale et d'un thriller. Le roman décrit en effet avec subtilité les conséquences désastreuses de la désindustrialisation d'une région le tout porté par un scénario haletant et des personnages détonants. Ici on adore !.
« Guerre sale » Dominique Sylvain. L'enquête est du genre "sensible": on vient de retrouver un des personnages influents de la "Françafrique" mort dans sa piscine, victime du supplice du pneu enflammé qui fit les grandes heures haïtiennes, à l'époque des tontons macoutes. Le commissaire Duguin est chargé de l'affaire mais, derrière lui, le duo Lola Jost (commissaire à la retraite) et sa copine américaine Ingrid Diesel est également à l'affût. Car, cinq ans auparavant, un adjoint de Lola a été tué de la même manière. Ce n'est pas la guerre des polices, mais ça y ressemble. L'auteure s'est inspiré de l’actualité politico judiciaire des ces dernières années, on pense à Clearstream ou aux rétro commissions de l’affaire et Karachi. Cerise sur le gâteau, l’écriture est un délice avec par moment un subtil mélange de vieux français et d'argot, à y perdre son latin ! Le tout est porté par des personnages hauts en couleurs et une intrigue porté par une vengeance implacable.
« Ecran Noir » Pekka Hiltunen. Des comptes YouTube sont piratés pour poster d’étranges vidéos, totalement noires et silencieuses. D’autres suivent, montrant des personnes immobilisées au sol se faire lyncher à coups de pied. Les images sont d’autant plus dérangeantes qu’elles font preuve d’un sens esthétique macabre. Peu après, les corps sont retrouvés en différents endroits de Londres, et il apparaît très vite que certaines victimes sont des homosexuels disparus lors de soirées dans des bars gays de la capitale. Si la police comprend qu’elle a affaire à un tueur déterminé, elle semble cependant minimiser le caractère homophobe des meurtres. Deux jeunes Finlandaises, Mari et Lia, se penchent alors, avec l’aide d’un groupe clandestin, sur ces dossiers non résolus dans l’espoir que justice soit rendue. Mais les enjeux sont bien supérieurs à ce qu’elles imaginaient. Ce "studio" mène une enquête 2.0 aux pratiques très instructives, ce qui en fait l'aspect le plus intéressant du roman. La profondeur des personnages n'est pas à négliger, on en apprend un peu plus d'ailleurs sur le passé de certains d’entre eux. En revanche sans la lecture du premier opus difficile de saisir les motivations de ce groupe de redresseur de torts. L'intrigue est cependant bien ficelé, malgré certaine longueur.
Voilà une trilogie qui pourrait faire école en raison de l'opération marketing mise en place à l'occasion de sa sortie mondiale orchestré en France par les éditions Robert Laffont qui présente le 1er tome comme «le thriller le plus scandaleusement original que vous lirez cette année » Au bout du compte ( après la lecture des deux premiers) ce thriller sombre et sensuel ( très érotique pour ne pas dire autre chose) se révèle d'une lecture très addictive. Voici le pitch : le jour, Judith Rashleigh est assistante dans un hôtel de ventes aux enchères londonien qui l'exploite malgré ses diplômes et son talent. La nuit, elle officie dans un bar à hôtesses où elle séduit sans effort.Judith sait qu'elle doit jouer le jeu. Pour faire carrière et pour charmer les hommes, elle a appris à être une gentille fille. Jusqu'à ce qu'elle découvre une gigantesque escroquerie autour d'une fausse toile de maître. Licenciée avant d'avoir pu faire éclater le scandale, Judith décide de fuir avec un riche client sur la Côte d'Azur. Là-bas, un monde décadent et corrompu les attend. Là-bas, elle goûtera à la vengeance. La gentille fille deviendra femme fatale. Dans le second tome , notre héroïne se verra rattraper par son passé. Je retiendrais plusieurs satisfaction : la première concerne le monde l'art avec ses codes, son hypocrisie lié en partie à l'argent et ce mélange de nouveaux riches, érudits et adeptes du blanchiment d'argent qui est clé de l'intrigue. La deuxième satisfaction est la place d'une femme criminelle cœur de l'intrigue. Cela fait du bien étant trop habitué aux personnages masculins omniprésent dans ce genre littéraire. J'ai moins été séduit par ce désirs d'ascenseur social, cette récurrence du monde du luxe et surtout c'est beaucoup plus gênant car c'est une partie non négligeable de cette trilogie : la manière dont sont traités les rapports sexuels. Judith Rashleigh aime le sexe et ne se prive pas de relations très érotiques. Un début d'explication se dessine d'ailleurs au fil des pages, mais ces scènes sont à mon goût exagérément trop longue dans les deux premiers tomes. Cela ne m’empêchera pas de dévorer le 3ième opus !
« Le ciel se trouve sur terre » Ake Edwardson : Un climat d'angoisse éclipse à Göteborg les festivités de fin d'année. Tour à tour, des enfants sont enlevés quelques heures par un inconnu sans qu'aucun crime ne puisse être constaté. Alors qu'il enquête sur de violentes agressions touchant les étudiants, Erik Winter est sur le qui-vive. Jusqu'à ce que les deux affaires s'accélèrent brutalement... L'enquête est assez complexe, peut être un peu trop due en partie aux nombre de protagonistes ; mais ce livre reste relativement plaisant.
« Selfies » Jussi Adler Olsen. Une vague inédite de crimes secoue Copenhague : une vieille femme est tuée dans un parc, des jeunes femmes touchant les aides sociales qui rêvent de devenir stars de la télé réalité sont poursuivies par un tueur. Y-a-t-il un lien entre ces deux cas ? On retrouve notre duo d'enquêteur : Carl, Assad et Gordon sans oublier Rose qui prend une place considérable dans ce nouvel Opus. Le 7ième tout de même. Si vous avez aimé les précédents vous ne serez pas déçu ! Le série ne s’essouffle pas , elle mélange savoureusement les histoires personnels des protagonistes avec une enquête toujours construits avec intelligence et malice. C'est donc au tour de Rose d’être au centre des préoccupations avec de vrais révélations sur son passé.
«Les brillants » Markus Sakey. Disons le d’entrer, j’ai adoré ! D’abord le genre qui même polar et SF m’attire plus particulièrement avec des références comme l’échiquier du mal de Dan Simmons, les livres d’Isaac Asimov ou plus récemment « Le problème à trois corps » de Liu Cixin. Dans cette trilogie, nous sommes avec des hommes doté de super pouvoirs : Dans le Wyoming, une petite fille perçoit en un clin d’œil les secrets les plus sombres de tout un chacun. À New York, un homme décrypte les fluctuations des marchés financiers et engrange 300 milliards de rofit en une semaine. À Chicago, une femme maîtrise le don d’invisibilité en sachant d’instinct se placer là où personne ne regarde. On les appelle les «Brillants», et depuis les années 1980 1 % de la population naît avec ces capacités aussi exceptionnelles qu’inexplicables. Nick Cooper est l’un d’eux : agent fédéral, il a un don hors du commun pour traquer les terroristes. Sa nouvelle cible est l’homme le plus dangereux d’Amérique, un Brillant qui fait couler le sang et tente de provoquer une guerre civile entre surdoués et normaux. Mais pour l’arrêter, Cooper va devoir remettre en cause tout ce en quoi il croit, quitte à trahir les siens. L’agent va donc voir son monde basculer et ces certitudes s’effondrer. Une trilogie qui dresse un portrait de l’état de notre monde d’une lucidité aussi effrayante que distrayante !
« Solovki » Claudio Giunta. Au milieu de la mer Blanche se dresse l'archipel des Solovki, un amas de roc battu par les vents et de sinistre mémoire. C'est là, aux confins de la Russie et de la Finlande que l'URSS exilait à jamais une partie de ses dissidents. Ou supposés tels. C'est là que disparaissent trois jeunes Florentins partis restaurer un monastère pour le compte de l'UNESCO. Alessandro, journaliste raté, part sur leurs traces à la demande du journal pour lequel il pige. Sa vie est un puits sans fond : cette enquête lui redonne du sens. C'est donc à la découverte de ce bout du monde, austère, inamical, chargé d'une histoire abominable que ce polar vous invite. Un récit très noir au cœur d'un lieu de désespoir. Le livre se déroule à la première personne, sous forme d'enquête journalistique. Alessandro mélange ses avancées sur l'enquête mais aussi des réflexions sur vie personnelle, sur le monde qui l'entoure le tout teinté d'une certaine désillusion. L'ambiance pesant liée aux décors austères conduit le journaliste a dresser le portrait de personnage atypiques le tout dans une intrigue riche en surprise et en rebondissements.« Un sur deux » Steve Mosby. Collection polar points cultes. Le scénario de ce livre est assez classique : un policier est obsédé par un tueur en série qui est sur le retour après quelques années d’absence. L'intrigue est rondement menée et se laisse vite prendre par ce livre autant par sa construction articulé en forme de compte à rebours que par l'enquête qui se déroule avec le profiler. On regrettera toutefois le rebondissement final qui laisse à désirer.
« Dans les brumes du mal » René Manzor. Le réalisateur – et frère de Françis Lalanne est connu pour ses films dont le passage et surtout pour les clips de son frère chanteur. Un peu moins certes pour ses romans. Dans ce dernier, on retrouve une écriture très scénaristique où les images ne sont jamais très loin.Quand au pitch , il est très simple : des enfants disparaissent et leurs mères sont assassinés. L'action se situe en Caroline du sud. L'auteur profite de ces décors pour tisser une intrigue aux multiples ramifications avec son lot de rebondissements sans toutefois l’inconvénient d'un page turner qui vous oblige à ingurgiter des pages sans laisser le temps de digérer. Le rythme est dans l'ensemble assez élever, mais on regrettera par moment que le scénariste prenne le pas sur l'auteur en privilégiant l'action. « Toxique » Niko Tackian. Porté par un prix au festival de Cognac pour son 1er roman, le scénariste, réalisateur et romancier propose avec ce livre un polar bien huilé comme savent le faire les scénaristes. Cela donne une histoire très soigné aux dialogues ciselés au détriment d'une ambiance générale assez terne. Ce livre met en scène un policier à l'instinct affûté avec son équipe aux personnalités puissantes. Ces derniers enquêtent sur le meurtre d'une directrice dans son école. Il y a bien le coté un peu cliché de flics aux passés troubles avec leur relent de violence, mais l'auteur ne s'enferme pas dans ce registre pour aller du coté thriller psychologique. Et au bout du compte Toxique est un bon polar dans la plus belle tradition du genre.
« Pukhtu , secundo » Doa. Enfin la suite du premier opus (remarquable livre). Doa continue de se pencher sur ces citoyens clandestins d’Afghanistan à la France en passant par l’Afrique et les Balkans. Des portraits époustouflants d’humanité et de cynisme dans un monde souterrain d’une cruauté effrayante. Doa est un auteur qui ne part pas les mains vides dans l’écriture, d’où cette pertinence et cette acuité, le tout documenté permettant une vision singulière des enjeux géopolitiques loin du rêve démocratiques et autres envies de libertés. Pukhtu est une série d’exception, un Ovni dans le monde des polars, une référence pour les amateurs.
« La peau des anges » Michael Katz Krefeld. Le premier d’une nouvelle série ? Et pourtant l’auteur n’est pas un écrivain sorti de nulle part. Ce Danois a débuté sa carrière en tant que scénariste de courts métrages et de séries télévisées. Il a écrit son premier roman en 2007. « La peau des anges » son 5ième marque le lancement d’une série avec Thomas Ravn Ravnsholft, ex flic reconverti en détective privé. C’est avec ce roman que l’on apprend les circonstances de sa fin de carrière accompagné de sa descente vers l’alcoolisme. Mais une autre descente nous attends ou plutôt une plongée vertigineuse dans le monde sans foi ni loi des innombrables oubliés des sociétés Scandinaves. Celui de la prostitution Danoise dans un pays où l’interdiction se traduit par une cruauté des proxénètes et une déshumanisation de ces femmes enchainées à un enfer sans fin, victime de l’hypocrisie d’un pays qui ferme les yeux. C’est dans ce système que se développent les pires perversions à l’image de ce psychopathe taxidermistes qui s’en prend aux prostitués qui disparaissent dans l’indifférence générale. Voilà donc un nouveau venue dans la liste déjà longue de romancier d’Europe du nord qui aimerait se faire une place dans les bibliothèques des amateurs de polars.
« Sphinx » Christian Jacq. Tiens, Christian Jacq fait des thrillers ? Les rédacteurs du site n’ont pas froid aux yeux et se sont lancé dans l’univers de cet auteur à succès et à la renommé mondiale. Les héros sont formés d’un duo assez classique : un néo-milliardaire propriétaire d’un empire industriel et scientifique et un journaliste Ecossais à la testostérone généreuse. Ce couple est à la poursuite d’une force obscure qui veut détruire une organisation, qui tente de préserver un équilibre planétaire précaire confronté notamment aux tentacules du capitalisme sauvage. Nos deux héros vont parcourir le monde à un rythme effréné. Un thriller bien ficelé, mais restant assez classique dans sa construction et son intrigue.
« La montage noire » Olivier TRUC. Quel plaisir de lire un nouvel opus du correspondant du monde et du Point à Stockholm même si la magie de la découverte n’opère plus de la même manière. Nous sommes là encore en Laponie, personnage principal de cet ouvrage avec bien sur la police des reines qui se déplace cette fois dans le sud du pays, une région où la présence historique, des Samis, les éleveurs de reines est contesté. Nos deux policiers enquête sur la découverte d’un crane. Outre les décors, Olivier Truc nous régale grâce à ses talents de conteurs. Le livre traine cependant un peu en longueur. L’intrigue tourne en effet un peu au ralenti avant de repartir et de dévoiler des pistes concrètes. En tout cas l’univers de l’auteur mérite vraiment le détour.
« Le problème à trois corps » Liu Cixin. Attention ce livre est quasi culte en Chine, il s’agit d’une ambitieuse saga de SF et le moins que l’on puisse dire c’est qu’amateur de science fiction ou pas, il mérite une attention tonte particulière. Il se situe dans le contexte d’une terre déchirée confrontée à l’arrivée d’extra terrestre. Une des originalités de ce livre est qu’il même modernité et tradition, une marque de fabrique Chinoise. Cela est sans doute due à la traduction directement du Chinois au Français sans passer par l’Anglais. Comme son nom l’indique, le problème à trois corps est un sujet mathématique et science physique, d’où les difficultés de certains passages mais qui n’enlève rien à la qualité de cet ouvrage. On attend donc à RDVDUPOLAR la suite de cette trilogie….
« Guerilla » Laurent Obertone. Dans une France proche et obscure, une descente de police dans une cité sensible tourne au drame : un policier pris dans un guet-apens perd son sang-froid et tire aveuglément. La cité s'embrase et tout le pays vacille. De villes en villes, le feu se propage et la République explose. Forces de l'ordre, voyous, terroristes, responsables, journalistes, citoyens, tous sont submergés par le raz-de-marée du chaos. Rapidement, réseaux électriques et hydrauliques tombés, faute d'approvisionnements, d'ordre, de moyens de communication, de transports et de secours, la déferlante gagne la campagne, la société vole en éclats et les villes sont la proie de violences, de pillages et de gigantesques incendies. Des terroristes, dépassés par les troubles, déclenchent des actions de grande ampleur depuis les terres, la mer et le ciel. Privés de tout, livrés à eux-mêmes, les citoyens s'apprêtent à faire face au carnage. Un scénario d’autant plus effrayant que les événements décrits dans ce livre reposent sur le récent travail d’écoute, de détection et les prévisions du renseignement français. Après deux ans d'immersion au contact d’agents des services spéciaux et des plus grands spécialistes de la terreur et des catastrophes, l'auteur livre un roman météore ultra-réaliste et nous plonge dans le récit paroxystique de la guerre civile. Sa construction, une succession de scène sans rapport évident peut surprendre, mais la découverte de pépite composte largement ! en voici quelques unes : « l’union nationale, c’est une sorte d’état d’urgence de la pensé unique ». « On lui avait appris la politesse de se faire tuer », « Ils n’auront pas la haine ; il faut faire la fête ; ils ne gagneront pas. Ils n’auront pas besoin de gagner….puisque nous avons déjà perdu ». Le livre en opposant clairement et sans retenu « des communautés » entre elles se place sur un terrain politique sensible. Pas surprenant donc de le retrouver chroniqué ou évoqué sur des sites comme valeurs actuelles ou Breizh Infos.
« Opération Napoléon » Arnaldur Indridason. Un avion s’écrase en plein blizzard. Très vite, la glace du Vatnajökull l’engloutit. À l’intérieur, agents américains et officiers allemands ont compris. Ils vont mourir gelés, emportant avec eux l’un des plus lourds secrets du xxe siècle. Quand l’avion reparaît cinquante ans plus tard, il menace de faire de nouvelles victimes. Car le silence des morts s’achète parfois au prix de celui des vivants…Voici un Indridason avant Erlendur. Un livre remarquable qui vaut vraiment le détour ! Nous sommes au cour d’une intrigue sur fond de roman d’espionnage. On pourrait cependant lui reprocher de rendre la frontière poreuse entre révélations et fantasmes historiques.
« Le cri » Nicolas Beuglet. Hôpital psychiatrique de Gaustad, Oslo. À l’aube d’une nuit glaciale, le corps d’un patient est retrouvé étranglé dans sa cellule, la bouche ouverte dans un hurlement muet. Dépêchée sur place, la troublante inspectrice Sarah Geringën le sent aussitôt : cette affaire ne ressemble à aucune autre… Et les énigmes se succèdent : pourquoi la victime a-t-elle une cicatrice formant le nombre 488 sur le front ? Que signifient ces dessins indéchiffrables sur le mur de sa cellule ? Pourquoi le personnel de l’hôpital semble si peu à l’aise avec l’identité de cet homme interné à Gaustad depuis plus de trente ans ?
« Sans retour » Matthew Klein. Chaque fois que Jimmy Thane a été confronté à un choix, il a pris la mauvaise décision. Après des années d’alcoolisme et d’incartades amoureuses, on lui donne une dernière chance de sauver sa carrière et son mariage : il a sept semaines pour redresser une entreprise en difficulté. Mais il pressent vite que quelque chose ne va pas. Quand la police vient enquêter sur la disparition du précédent directeur, et que Jimmy découvre du matériel de surveillance dans la maison de son voisin, il se demande dans quel guêpier il s’est fourré. » Voilà la présentation de ce livre qui nous plonge dans la vie d’une petite entreprise en faillite. En voulant redresser cette boite Jimmy doit faire face à plusieurs problèmes : dont celui de la disparition d’une grosse somme. Une recherche qui le mènera du coté de la mafia…Sans oublier sa femme au comportement suspect. De quoi sombré dans une douce paranoïa. C’est sur ce point que le livre prend de l’ampleur jusqu’à un final qui conduit à une toute autre lecture. En résumé une première partie assez classique en immersion dans le monde de la petite entreprise et une seconde à la Linch dans un délire tendance schizophrene.
« Tant que dure la colère » Asa Larson. Le corps d’une femme repêché dans une rivière à la fonte des neiges au nord de la Suède. Une procureure au sommeil hanté par la vision d’une silhouette accusatrice. Des rumeurs concernant la mystérieuse disparition en 1943 d’un avion allemand au-dessus de la région de Kiruna. Une population locale qui préfère ne pas se souvenir de sa collaboration avec les Nazis durant la guerre. Sur les rives battues par le vent d’un lac gelé rôde un tueur prêt à tout pour que le passé reste enterré sous un demi-siècle de neige et de glace…
Un été de thrillers ésotériques.
La porte du Messie, Philip Le Roy. L’elixir du diable, Raymond Khoury. L’empire du graal et le septième templier, Giacometti Ravenne. Le secret des rois, Steve Berry.
Des secrets de l’église, du coran, du graal en passant par la franc maçonnerie (incarné par le commissaire Marcas) le tout saupoudré d’une dose d’histoire voilà ce qui m’a accompagné cet été. Ces romans feuilletons criminels m’ont tenu en haleine. Pour l’empire du graal, une des stars de l’été, le commissaire Franc-maçon s’attaque à une légende chrétienne sans l’être vraiment, le graal n’apparaissant pas dans la bible. L’occasion d’une enquête palpitante qui se termine en Bretagne. Autre classique des thrillers ésotériques -par les mêmes auteurs- : les templiers. Là aussi, course poursuite à travers le monde, énigmes à gogo, rebondissements et secret qui va changer la face du monde. Un auteur classique et reconnu de ce genre littéraire : Steve Berry. Il nous offre avec le secret des rois une aventure qui travers les siècles. L’action se passe au 16ième et à notre époque à la recherche du trésor des Tudors qui auraient été transmis de génération en génération. Enigmes et retournements en forme de puzzle romanesque diabolique rythme ce polar. On termine avec la porte du messie qui s’intéresse au secret de fabrication du Coran avec cette particularité : Les révélations historiques et théologiques contenus dans cet ouvrage ont toutes été validées avec l’aide d’un théologien, diplômé et spécialiste en histoire des religions. Comme les autres livres cités précédemment, c’est un thriller mené tambour battant abordant un sujet peu évoqué ( le Coran) plus particulièrement son origine. Une révélation connue des puissants de ce monde qui pourrait bouleverser la carte géo politique de la planète. Un homme Simon Lange est au cœur de ces enjeux. Un livre estival passionnant. Enfin j’ai souhaité terminé avec un livre de Raymond Khoury, l’élixir du diable. C’est l’auteur de la malédiction des templiers. Mais au lieu de lire un thriller ésotérique, il s’agit plutôt d’une enquête menée par des agents de la DEA confronté à la cruauté d’un chef de Cartel adepte de drogues chamaniques. Le livre commence tranquillement avec un rythme assez lent puis l’intrigue prend forme. Ce polar se relève être un livre à la forme originale mais très addictifs.
« La légende des templiers » L’épée, la croix, le trône. Paul Christopher.
C’est l’empire du Graal de Giacometti et Ravenne qui m’a mis sur la piste des polars ésotériques, j’ai ensuite enchainé avec la série de Paul Christopher considéré comme une référence en la matière, comme Brown ou Berry. P Christopher prend pour héros Peter Holliday un gros bras avec un œil en moins, instructeur dans une académie militaire Américaine. Mais ce dernier est muni aussi d’un cerveau puisqu’il est prof d’histoire, ce qui va être bien pratique pour la suite. Dans le 1er opus, il est en quête d’une épée des templiers, les guerriers du christ. Au fil des révélations, cette recherche va le mener en Allemagne, à Jérusalem et à la Rochelle. Enigmes, courses poursuites, rebondissements rythment ce premier volume au dénouement à la hauteur de la réputation de l’auteur. Le deuxième tome nous indique que Péter Holliday part à la recherche des mystères des templiers…on a hâte…. Mais « la croix » se résume à une course poursuite de plus de 300 pages pour retrouver la cousine de notre héros enlevé par des méchants. La aussi on voyage mais cette suite n’est pas à la hauteur. Ni une ni deux, je m’attaque derechef au 3ième tome : « Le trône ». Et là on repart sur le rythme de l’épée, entre dangers, pièges et énigmes mêlant histoire médiévale, de l’église et contemporaine sans oublier la révélation finale. Le 4ième volume débute par le lancement de l’opération croisade qui se concrétise par l‘assassinat du pape. Mais trois tomes pour moi c’est suffisant ! En résumé, j’ai passé du bon temps avec Peter Holliday , je me suis amusé de sa facilité financière lâchant des billets de 50 euros sur une table de bar pour quelques sodas et dégainant 20 euros à chaque question pour obtenir des informations. Mais le plus gênant est le constant doute entre faits historiques et fiction. Avouons aussi que c’est la marque de fabrique de ce genre litérraire qui m’as pris un été de lecture ! A suivre un Berry avec le secrets des rois deux Giacometti/Ravenne et un philip le Roy.
Ingar johnsrud présenté comme la révélation du polar norvégien ( un de plus et ce sera pas le dernier). Pour le commissaire Fredrik Beier, l'affaire s'annonce comme une enquête de routine : la disparition d'Annette Wetre et de son petit garçon, membres d'une secte baptisée « La Lumière de Dieu ». À ce détail près que cette disparition a été signalée par la mère d'Annette, une femme politique très en vue chez les démocrates-chrétiens. Et que ladite Lumière de Dieu, engagée dans une vendetta religieuse contre l'islam, sert de paravent à de monstrueuses expérimentations sur des sujets humains, visant à perpétuer la race blanche...Bientôt l'enquête menace de devenir une affaire d'État susceptible de lever le voile sur les connivences passées entre la Norvège et l'Allemagne nazie. Rien ne sera épargné à Fredrik Beier et à sa partenaire, l'étonnante Kafa Iqbal. Tous deux pris dans un cauchemar éveillé, ils s'apprêtent à voir vaciller leurs dernières certitudes. Le choix narratif alterne entre présent et passé mettant en perspective les heures sombres de la guerre et ses répercussions sur la société Norvégienne. Le thème est intéressant presque passionnant et l’intrigue est très bien menée. Enfin les personnages dont le commissaire Beir sont attachants, on a hâte de le revoir ( ca tombe il s’agit d’une trilogie) On pourra cependant reprocher à l’auteur de traiter un thème déjà largement abordé par d’autres auteurs, mais il semblerait que celui ci a besoin de ressurgir dans un monde en quête d’identité. On attend donc impatiemment la suite.
« Le coma des mortels » Maxime Chattam. Qui est Pierre ? Et d'ailleurs, se nomme-t-il vraiment Pierre ? Un rêveur ? Un affabulateur ? Un assassin ? Une chose est certaine, on meurt beaucoup autour de lui. Et rarement de mort naturelle. Rebondissements incessants, métamorphoses, humour grinçant... un livre aussi fascinant que dérangeant, en quête d'une vérité des personnages qui se dérobe sans cesse. Les amateurs des thrillers et de fantasy SF vont sans doute être déçus. Ce roman est une œuvre de jeunesse que l’auteur réactualisée pour cette publication. « Le coma des mortels » est un livre un peu déstabilisant à l’humour noir avec des chapitres à l’envers et raconté à la première personne. Les amateurs de Linch et de Jean Pierre Jeunet pourront sans doute s’y retrouver. Les autres resteront sur leurs fins et se laisseront entrainer dans ce livre troublant et parfois même dérangeant.
« Malefico » Donato Carrisi. Marcus est un pénitencier. Un prêtre capable de déceler le mal enfoui en nous. Mais il ne peut pas toujours lui faire barrage. Sandra est enquêtrice photo pour la police. Elle photographie les scènes de crime. Et ferme parfois les yeux. Face à la psychose qui s'empare de Rome ils vont unir leurs talents pour traquer un monstre. Ses victimes : des couples. Une balle dans la nuque pour lui. Une longue séance de torture pour elle. Voici un thriller avec tous ses ingrédients- dont le classique complot du vatican- et une intrigue rondement menée. Nous voilà plongé dans un monde effrayant : l'adoration du mal et son cortège de personnages troublants. L’histoire se déroule à Rome, ville qui se visite comme un livre d’histoire, l’auteur l’a bien compris.
« Congo Requiem » Jean Christophe Grangé. Voici donc la suite tant attendu de Lontano et la fameuse famille Morvan, un père premier flic de France mêlé à toutes les affaires sensibles et secrètes, sa femme soumise , Maggie ancienne baba cool qui va prendre un peu d’ampleur dans cette suite et les enfants, un flic , un trader une sœur que je vous laisse découvrir. Cette famille est à la recherche d’un bien sombre passé. Congo Requiem poursuit la même enquête autour de l’homme clou, un meurtrier particulièrement cruel. Le roman débute en Afrique. Dans un pays violent corrompu ou la mort guète à chaque recoin. Un Grangé dans la plus pure tradition, sexe, agressif et des personnages borders à souhait. L‘intrigue rebondit perpétuellement pour se terminer chez moi en Bretagne ! Les amateurs s’en délecteront, Congo Requiem est un thriller très réussi.
« Soleil » Jo Nesbo. Chargé de recouvrer les dettes pour le Pêcheur, le trafiquant de drogue le plus puissant d’Oslo, Jon Hansen succombe un jour à la tentation : l’argent proposé par un homme qu’il est chargé de liquider lui permettrait peut-être de payer un traitement expérimental pour sa petite fille, atteinte de leucémie. En vain… Trouvant refuge dans un petit village du Finnmark, le comté le plus isolé de Norvège, et alors qu’il est persuadé d’avoir tout perdu, Jon croise la route de Lea (dont le mari violent vient de disparaître en mer) et de son fils de dix ans, l’espiègle Knut… Une rédemption serait-elle possible? Mais on ne trahit pas impunément le Pêcheur. Et «rien de pire qu’une balle dont on ne sait pas quand elle va arriver…» Vous l’aurez compris le thème de ce livre ( un petit 218 pages) est la rédemption dans la droite ligne du roman paru l’année dernière, « Du sang sur la glace ». On est assez éloigné de l’ambiance que l’on trouve avec l’inspecteur Harry Hole. Après les bas fonds d’Oslo, l’auteur nous promène dans un cadre champêtre au plus profond du pays, mais dans une ambiance aussi noire. Tout le talent de conteur de Jo Nesbo est à l‘œuvre pour nous plonger dans cette micro société d’un autre siècle. Ce spleen boréal comme le titre Libération montre à merveille un autre coté de Nesbo plus sentimentale, plus tendre…
« La dernière tombe » Michael Crichton. Quand le professeur Barnaby découvre entre les lignes de hiéroglyphes l'existence d'une tombe de pharaon – la dernière – demeurée secrète depuis des millénaires, il sait que le butin sera inimaginable. Il décide alors de mener en toute discrétion des fouilles pour retrouver le site funéraire, et le piller. Mais il lui faut une équipe. Lorsqu'il rencontre le journaliste au long carnet d'adresses Robert Pierce, il reconnaît en lui l'homme de la situation. Grisé par l'espoir d'un enrichissement scandaleux, ce dernier se laisse facilement embarquer dans le plan de l'égyptologue.Les rejoignent bientôt un voleur, un archéologue et un milliardaire. Ensemble, ils s'aventurent dans le désert à la recherche de la dernière tombe et de ses promesses. Mais cette équipe d'escrocs pourra-t-elle découvrir ce que les siècles ont si bien caché ? Et, même s'ils trouvent le trésor, pourront-ils s'enfuir avec leur butin... et garder la vie sauve ? Bien avant Jurassic Park, le jeune Michael Crichton, étudiant à Harvard, écrivait des romans pulp sous le nom de plume de John Lange...Les adeptes d’Indiana Jones trouveront leurs comptes les autres chercheront un motif de s’intéresser à des pilleurs de tombes sans panaches. Sauf qu’il faut aller jusqu’au bout de ce livre d’aventure qui révèle une surprise de taille.
SALE EPOQUE Gilles Schlesser Parigramme Entre deux sœurs jumelles, la relation est à la fois tendre et rugueuse, proche et lointaine, ambigüe et banale ! Olympe et Hortense n’échappent pas à leur destinée liée par leur naissance et par leur désir de faire partie de la haute société artistique de ce début du vingtième siècle. On entre dans l’univers de Colette, de Zola, des Folies Bergères et du Petit Journal, des soirées chez Maxim’s, de ce « tout Paris » intello-artistico, découvrant la liberté des corps, des cœurs, le plaisir des sens et l’actualité des derniers potins mondains… Comment le commissaire Gardel fera-t-il pour garder le contrôle dans cette épineuse affaire de meurtre ? Toute l’intrigue réside dans la plume de Gilles Schlesser et son indéniable dénouement ! Vraiment une sale époque !
« Une étude en noir » Alain Claret. Ils s'appellent Thaïs et Gauche et sont enquêteurs au sein de l'Unité 32 de la DCPJ. L'Unité 32, c'est la face cachée des affaires, les assassinats bizarres, les meurtres étouffés par les silences hautains, l'écho des guerres lointaines qui résonne dans nos villes. C'est le Pouvoir effrayé qui se regarde lui-même. L'Unité 32, c'est le dernier carrefour avant le désert de l'oubli. Des militaires assassinés, des policiers aux ordres, des politiques ébranlés par leur propre violence, des mafieux tourmentés qui craignent même leur ombre. Thaïs et Gauche, flics hantés, sont au coeur de ce trou noir. Ils pourraient s'aimer. Sombre foncé, quasi noir pourrait être le mot qui résume le mieux ce livre aux rebondissements multiples. On y croise deux policiers englués dans leur sombre passé et confrontés à de pesants secrets militaires le tout saupoudrés de politiques internationales, de sexes et de rivalités historiques. On oublie pas la dose de violence qui accompagne le tout. Cette mixture donne une intrigue complexe mais qui se dénoue au fil des pages.
« Zack » Mons Kallentoft et Markus Lutteman. Quatre Thaïlandaises travaillant dans un salon de massage de Stockholm sont brutalement assassinées. Tout laisse penser que leur activité ne se limitait pas aux soins du corps «traditionnels», et que leur exécution a pour but de faire passer un message... Guerre entre gangs de motards et mafia turque pour le monopole de la prostitution? Acte isolé d'un maniaque sexuel ou d'un dément xénophobe? À vingt-sept ans, Zack Herry est le plus jeune membre d'une Unité spéciale de la police, récemment constituée pour se charger des affaires les plus difficiles. Il fréquente malgré tout les boîtes de nuit interlopes, se drogue, a pour meilleur ami un dealer rencontré lorsqu'ils étaient gamin – dans la banlieue où ils ont appris ce que «lutter pour vivre» signifiait... En proie à ses addictions et ses excès en tous genres (dus à des failles intimes : il reste hanté par le meurtre sauvage et non élucidé de sa mère – elle-même policière – lorsqu'il était enfant, a dû s'occuper seul de son père amoindri et rendu amer par une grave maladie), Zack est pourtant bien décidé à résoudre cette énigme. Quitte à faire cavalier seul. Mais alors que les massacres se poursuivent, Zack le «loup solitaire» s'aperçoit qu'il risque d'être confronté à bien plus féroce que lui. La série Noire de Gallimard a une foi de plus visé juste avec ce polar très intelligent qui met en, scène un policier très ambigüe au cœur d’une société confrontée aux problèmes des migrants. Un sujet évoqué avec une vraie lucidité. On pourrait tout juste lui reprocher d’être sur la vague des polars Nordiques : une intrique bien ficelée, des personnages secondaires bien présents et un regard acerbe sur la société Scandinave. Mais après tout c’est ce que l’on aime !
« Captifs » Kévin Brooks. Linus, 16 ans, se réveille un matin sur le sol d’un sinistre bunker souterrain. Sans eau, sans nourriture… et sans la moindre explication. Manifestement, il a été kidnappé. Pour quel motif ? Et qu’attend-on de lui ? Les jours passent. D’autres détenus, n’ayant apparemment rien en commun, sont amenés par un ascenseur,. Une petite fille. Un vieil homme malade. Un toxicomane. Un autre homme, une autre femme. Capturés en pleine rue, comme lui et désormais, constamment surveillés. Incapables de comprendre ce qu’ils font en ce lieu. Bientôt, et tandis que le temps commence à perdre sa réalité, une horrible vérité se fait jour. Il ne s’agit plus de sortir – c’est manifestement impossible. Il s’agit de survivre. Ensemble. Le plus longtemps possible. En espérant obtenir une réponse à la seule question qui vaille : Pourquoi ? Une question qui hante ce roman de plus de 300 pages qui a reçu outre manche la médaille Carnégie. C’est une histoire qui se vit avec le jeune Linus ( le premier a être enfermé) qui va accueillir un par un les « invités ». Des tentatives d’évasion vont être tenté, mais elles se finissent tous dans t’atroces punitions. Les protagonistes sont en effet observés par un homme particulièrement cruel. Au moment ou une vie s’organise dans le bunker, le roman bascule vers un coté très sombre pour finir de manière….impossible de vous révéler la fin! C’est un livre oppressant, terrifiant, angoissant qui a même été considéré comme ignoble et dangereux.
« Les corps de verre » Erik Axl Sund. Un peu partout en Suède, des jeunes mettent fin à leur vie. Une vague de suicides décidément étrange : chaque fois, les procédés choisis sont déroutants, les mises en scène horriblement méticuleuses… On charge l’inspecteur Jens Hurtig d’enquêter. Attention âme sensible s'abstenir , il s'agit en effet d'un thriller très sombre, terrifiant sans grand espoir sur la nature humaine. Le sous titre mélancolie noire nous met sur la voie. Dans cet univers les auteurs tissent leur intrigue dans un monde où l'espoir se montre bien discret. Ce livre constitue le 1er tome d'une trilogie.
« Hiver arctique » Arnaldur Indridason. Comment peut-on poignarder un enfant ? Au cœur de l’hiver arctique, en Islande, un garçon d’origine thaïlandaise a été retrouvé assassiné. Il avait dix ans. Crime raciste ? Le commissaire Erlendur mène l’enquête, s’acharne et s’embourbe. Il ne comprend plus ce peuple dur et égoïste qui s’obstine à survivre dans une nature hostile. L’absurdité du mal ordinaire lui échappe…Ce n'est plus la peine de présenter ce romancier né en Islande en 1961, journaliste et critique de cinéma, Il est l’auteur de plusieurs romans policiers, véritables best-sellers internationaux. La Cité des jarres, La Femme en vert et La Voix. On retrouve dans cet opus ( prix clé du roman noir Scandinave) le commissaire Erlendur dans une minutieuse enquête tout en étant confronté à ces démons familiaux. Du pur bonheur !
Voici deux polars Américains signés par des maitres du genre habitués aux box office. « Labyrinthe fatal » ( Preston et Child) met en scène le désormais célèbre Aloysius Pendergast confrontés au trouble passé de sa famille. Action suspense, course poursuite, les auteurs maitrisent parfaitement leur scénario sans surprise mais remarquablement efficace. Pour le projet K on est dans le techno thriller. Un genre que Douglas Preston apprécie et là aussi maitrise parfaitement. Nous sommes en compagnie d’une intelligence artificielle (IA) qui parvient à s’échapper dans les méandres d’Internet… L’ancien agent de la CIA Wyman Ford est alors appelé pour aider Melissa , la créatrice de cette IA à retrouver son programme informatique rebelle. Mais Ford et Shepherd prennent bien vite conscience que la Toile l’a totalement transformée… A part les passages un peu tordu de l’IA dans l’Internet, ce livre est un vrai page Turner qui avec le plaisirs de lecture pose de pertinentes questions sur les évolutions technologiques.
« Le secret de moïse » Alexandre Malafaye. Partie à la recherche d'une fillette kidnappée, Myriam se retrouve malgré elle sur la piste du secret qu'a transmis Dieu à Moïse. Voici un roman au scénario assez classique depuis quelques années maintenant ! un secret du passé qui ressurgit dans le présent. Là encore on retrouve l’église, la politique, la franc-maçonnerie etc…sans oublier des conspirations venant de Moïse en personne. Une femme seule contre tous va devoir mener son enquête. C’est un livre plaisant ( pour l’été) écrit par un auteur assez érudit et qui réserve une fin palpitante.
« Le fils » Jo Nesbo. Attention voici du lourd au sens propre un bon 500 pages mais aussi au niveau du contenu ! Comme à son habitude, ce polar recèle une intrique remarquablement bien construite aux thèmes universelles : le péché, la rédemption, l’amour, le mal, la condition humaine…sans oublier la dose habituelle de violence. Le personnage principal : Sonny Lofthus est héroïnomane, mais c’est un prisonnier modèle. Endossant des crimes qu’il n’a pas commis pour expier le souvenir du suicide de son père, policier corrompu, il fait également figure de guérisseur mystique et recueille les confessions de ses codétenus. Un jour, l’une d’elles va tirer Sonny de sa quiétude opiacée. On lui aurait menti toute sa vie, la mort de son père n’aurait rien d’un suicide…
« Le dernier lapon » Olivier Truc. Succès incontestable en librairie librairies, le dernier lapon a également été salué par des prix littéraires. Rien d’étonnant tant le roman de ce journaliste vivant à Stockholm est prenant de la première à la dernière page. Il prend pourtant l’option de mettre en avant un policier ( des rennes) pour nous faire découvrir une région autour d’une intrigue. Du classique, mais le vrai héros de ce polar, c’est cette culture Laponne à cheval sur plusieurs pays. Une véritable immersion dans un monde inconnu avec ses valeurs, tradition, ses habitants…Olivier Truc insiste également sur la pression larvée du monde en quête de perpétuel changement. Ce peuple de Samis est également confronté à l’extrême droite local qui estime que les éleveurs de rennes ont des droits spécifiques, qu’ils sont trop protégés et surtout qu’ils ont trop de droits par rapport aux norvégiens ou suédois non-Samis. Vous l’aurez compris il y a dans ce polar autour de l’intrigue, le vol d’un tambour de vrais questions économiques, politiques, culturelles et environnementales.
« Un homme très recherché » John le Carré. Pour mon premier John le Carré, je dois dire d’entré que j’ai été déçu tellement il a été fait l’éloge du maitre du genre. Je me console en me disant que l’on ne peut pas réussir tous ses livres. Celui-ci se passe dans un après 11 septembre au cœur de la fabrication d’un infiltré qui doit pénétrer un réseau de financement islamistes. Le travail de ces hommes de l’ombre fait alors office de marionnettistes entre mensonge, manipulation, cynisme… L’auteur a choisit une construction romanesque assez complexe, donnant la parole aux différents protagonistes aux risques de perde le lecteur que je suis. Le résultat donne des personnages survolés, une vision du monde caricaturale et des scènes souvent ennuyeuses.
« Ils savent tout de vous » Iain Levison. Condamné à mort, Brooks Denny a le don de lire dans les pensées. Le pouvoir fédéral le découvre et envoie l'agent du FBI Terry Dryer pour lui proposer un marché : s'il l'accompagne à l'ONU pour participer aux négociations avec un chef d'Etat africain, il aura la vie sauve. Quand Brooks comprend qu'il est manipulé et s'enfuit, Snowe, un flic qui a le même pouvoir que lui, se lance à sa poursuite. Voici deux personnages que tout opposent qui vont finalement se rapprocher pour devenir plus qu’intime…en effet comment peut il en être autrement quand toutes les pensées sont automatiquement partagées. Un don qui provoque quelques fois des scènes très surprenantes. A lire pour les curieux.
« La mort de Clara » Thierry Bourcy. Thierry Mellec n'est pas du genre temeraire. Sensible et melomane, il mene une existence simple et rangee, qu'il consacre a ecrire les scripts de documentaires animaliers en attendant la gloire. Les seules histoires qu'il connait sont celles de ses multiples conquêtes amoureuses sans lendemain. Un soir pourtant, un drame vient bouleverser son quotidien. Dans le hall de son immeuble, il se retrouve nez a nez avec l'assassin de sa jeune et aimable voisine, Clara. En tant que temoin principal, Thierry devient malgre lui l'acteur d'un scenario qui depasse son imagination. En depit de sa maladresse chronique et de ses tendances paranoiaques, il souhaite aider la seduisante inspecteur Helene Billard a identifier et pieger le coupable, au peril parfois de sa propre vie, mais toujours avec la meilleure volonte du monde. Voici un polar assez drole sans trop de prise de tête qui se lit très facilement.
« Ultimes rituels » Yrsa Sigurdardottir. Reykjavik. Un étudiant allemand est retrouvé mort, atrocement mutilé. Le jeune homme étudiait l’histoire islandaise et portait un intérêt tout particulier à ses heures les plus sombres. Sa famille ne se satisfait pas des conclusions de la police et décide de louer les services de l’avocate islandaise Thora Gudmundsdottir et de l’ancien inspecteur Matthew Reich, un Allemand, afin qu’ils poussent l’enquête plus avant. Elle est sociable et insouciante ; lui est rigide et sévère. Une enquête commune qui san,s surprise va rapprocher nos deux personnages…mais qui va surtout nous emmener dans un monde obscur animé par un mystérieux groupuscule, composé d’Islandais fascinés par les événements historiques liés aux méthodes de torture et d’exécution. Ames sensibles d’abstenir… « Ultimes rituels » est un roman assez prenant. Son auteure connait un vrai succès dans son pays, mais il se perd un peu en France dans la jungle des polars dits Nordiques. Une petite bizarrerie pour ce livre écrit par une Islandaise mais traduit en France de l’Anglais.
« La conspiration » Maggie Hall. Une énigme millénaire. Des indices aux quatre coins du globe. Une destinée extraordinaire…voilà le pitch de ce roman jeune public (plutôt, même franchement féminin). Le personnage principal est en effet une jeune fille confrontée à son destin. Nous sommes là entre thriller ésotérique avec de longue parenthèse de romance primaire qui paraitront trop courtes pour de jeunes lectrices ( ce qui n’est pas mon cas). Ce premier tome se termine de manière assez brutal, une façon de faire comprendre que ce n’est que le début !
« Une main encombrante » Henning Mankell. Quatre ans après "L'homme inquiet" qui devait clôturer la série d'enquête du commissaire Wallander, Henning Mankell a accepté d'enrichir un récit publié en Suède il y a quelques années. Voici donc "Une main encombrante", un 12e "épisode" inattendu avec un Wallander en fin de carrière, proche de la dépression. Il enquête sur une main retrouvée alors qu’il visite une maison en vue de l’acquérir. Le voilà à dénouer les fils dune enquête complexe dans la plus pure tradition de Mankell. Cerise sur le gâteau, l’auteur met un point final à cette remarquable série en fin d’ouvrage en nous livrant quelques détails intime sur son personnage.
« Incarcération » Jonathan Holt. Voici le second tome de la série Carnavia du nom d’un site Internet extraordinaire qui reproduit pierre par pierre la ville de Venise. Cet opus peut se lire indépendamment du premier, mais on retrouve les mêmes protagonistes confrontés cette fois à l’enlèvement de la fille d’un commandant de l'armée américaine. Les ravisseurs réclament l'organisation d'un référendum sur le démantèlement d’une base américaine. Un roman finement mené où se mêle mafia, église, armée américaine autour d’une conspiration internationale librement inspirée par des faits réels. On retiendra , au-delà de l’enquête et de la psychologie des personnages, les pénibles scènes de torture autorisée à Guantanamo et ce fameux site Internet.
« La revalorisation des déchets » Sébastien Gendron. Bienvenue dans le hard discount de la mort en compagnie de Dick Lapelouse qui se vante d’être un tueur à gage social. Petit prix, mais service de qualité, notre travailleur indépendant a le soucis du détail, le client est roi, il choisit le type de mort sur catalogue. Entre son voisin de psy, sa secrétaire fan de Cloclo et ses clients, Dick Lapelouse ne devrait pas avoir le temps de s’apitoyer sur son sort et sur son passé. Pourtant une affaire à Espagne va tout bouleverser. Avec la revalorisation des déchets, ( après “Le tri sélectif des ordures et autres cons) on reconnait bien le style de Sébastien Gendron, à savoir un humour corrosif pour un bon moment de lecture.
« Bacalhau » Larbi Nacéri. Attention préparez vous à plonger dans le monde de Vindo Rodriguez, 23 ans, un jeune lascar de Montreuil. Fort tempérament mais glandeur, il préfère les magouilles à un boulot réglo. Résultat : il vit avec ses parents, ses frères et sa soeur dans un HLM, où son oisiveté déplaît férocement à son père. C’est pourquoi, un matin en sortant de boîte, il s’attarde dans une brasserie parisienne en attendant l’heure où son paternel s’en ira au taf. La tronche saturée de beat et d'alcool, il pique du nez dans son crème quand soudain son instinct de dragueur se réveille. À quelques tables de lui, une femme l’observe : blonde, la quarantaine, belle gueule, belle silhouette même si tout ne semble pas d’origine, le dossier ne s'annonce pas dégueu. Tout ne se passera pas comme prévu. On y croise des personnages hauts en couleurs, comme l’ami Black qui galère pour trouver logement et travail, le petit frérot shooté au jeu vidéo perdu dans un univers parallèle etc…Une écriture à la mitraillette arrosée d’une bonne dose d’humour et un langage au plus près de terrain font de ce roman un OVNI littéraire agréable à lire.
" Les temps sauvages, Yeruldelgger" Ian Manook. Que voilà un ouvrage attendu après le succès de son premier opus due en partie au lieu où se déroule l’action : La Mongolie. Beaucoup de lecteurs ont ainsi eu l’occasion de découvrir un peuple, ses traditions, son mode de vie, ses animaux et bien sûr ses terres…sans oublier sa capitale : Oulan Bator. Une fois le décor planté, il y a l’intrigue et les personnages qui s’imbriquent parfaitement dans une ensemble très cohérent. Pour « les temps sauvages » l’auteur reste fidèle à ce pays mais s’offre un petit crochet par le port du Havre dans une histoire d’esclavage moderne. Si vous avez accroché le premier, vous ne serez pas déçu. Ian Manook a repris les mêmes ingrédients avec la surprise en moins pour le lecteur.
Bernard Minier « n'éteins pas la lumière ». N’éteins pas la lumière est le troisième roman de Bernard Minier (après Glacé et le cercle). Il est assez différent des deux premiers (malgré le faite que l’on retrouve son personnage principal, Servaz )puisqu’il se classe dans la catégorie des thrillers psychologiques. Dans cet épais livre de plus de 600 pages, nous sommes avec Christine Steinmeyer, une animatrice d’une radio locale de Toulouse confrontée à une série d’acte étrange envers sa personne. Tout le talent de l’auteur est de nous emmener dans une intrigue semée de fausses pistes, de personnages à doubles tranchants, de nous proposer des solutions tordues et des directions improbables. Un livre qui se révèle être assez additif…il faut en effet avancer pour avoir quelques pistes tout en ayant conscience de se faire manipuler. Bref vous l’aurez compris, Bernard Minier met en scène une intrigue ingénieuse et efficace autour de la manipulation. Pour les amateurs de thriller psychologique, c’est un must et en plus on y apprend pas mal de chose sur le monde l’opéra.
« La ville des morts » de Sara Gran. Une incursion magique dans La Nouvelle-Orléans post-Katrina dans les pas de Claire DeWitt, une privée qui n'a pas froid aux yeux et qui sort des sentiers battus et autres platitudes de certains de ses confrères littéraires ! Elle s'autoproclame la plus grande détective du monde, adepte du mystérieux détective français Jacques Silette dont l’étrange ouvrage, Détection, l’a conduite à recourir au yi-king, aux augures, aux rêves prophétiques et aux drogues hallucinogènes. L’action se déroule à la Nouvelle Orléans qui devient le personnage principale de ce roman tellement la description y est sincère et puissante. Claire DeWitt doit chercher les raisons de la disparition d’un procureur pendant l’ouragan. L’enquête souvent chaotique se révèle au finale d’une remarquable finesse. On sent chez l’auteure une affinité particulière aux séries policières (Columbo, Magnum, PI, The Rockford Files, Drôles de dames, Quincy …) La ville des morts marque le début époustouflant d’une nouvelle série aussi originale que vivifiante. « j'ai quatre livres de Claire prévus, le premier en Nouvelle-Orléans, le second dans la région de la baie de San Francisco, le troisième à Los Angeles et Las Vegas, et le quatrième à New-York. Ceux-ci correspondent à peu près à quatre éléments eau, terre / bois, feu, air. ». Un premier livre qui incontestablement sort du lot , on attend la suite...
« Angor » Franck Thilliez. Et voici la quatrième aventure de Lucie et Sharko, dans la droite lignée du Syndrome E, de GATACA et d'Atomka. Tout commence avec Camille Thibault gendarme dans le nord de la France ( la région de l’auteur) . Depuis sa greffe du coeur, elle fait des cauchemars ou une femme séquestrée l'appelle au secours. Elle pense que cela a un rapport avec son donneur et se met à sa recherche… Pendant ce temps, Lucie et Sharko sont avec jumeaux. Une nouvelle affaire va les rattraper. Une femme, victime d'une longue séquestration est retrouvée ; presque aveugle, tant elle est restée dans le noir... sous un arbre. L'enquête prend des proportions inhabituelles lorsque Sharko s'aperçoit qu'à chacune de ses découvertes, il a été devancé par une jeune femme, gendarme dans le Nord... Le nouveau Thilliez est une fois de plus une réussite pour plusieurs raisons : L’auteur vulgarise un aspect technique ou scientifique, cette fois : le don d’organes en mettant en lumière toute cette formidable et méticuleuse chaine mais aussi les dérives qui peuvent en découler. Il y aussi le plaisir de retrouver les deux personnages : Lucie Hennebelle et Franck Sharko dans une nouvelle période leur vie ( des parents). Mais aussi d’en découvrir d’autres : la gendarme qui va très probablement accompagnée les prochains tomes… Enfin le nec plus ultra : l’intrigue qui voyage d’un pays à l’autre avec en toile de fond un mystérieux personnage vêtu de noir qui semble tirer les ficelles du Mal. Un bémol cependant, il faut par moment avec le cœur bien accroché…donc âmes sensible s’abstenir.
« A l’école de la nuit » Louis Bayard. Cet américain du livre « un œil bleu pâle » qui racontait un passé d’enquêteur du jeune Edgar Allan Poe cadet au sein de l’académie militaire de West Point. Et aussi « la tour noire » et « l’héritage Dickens ». Avec ce nouveau livre, on remonte encore plus loin dans le temps du coté de l’Angleterre élisabéthaine du XVIème siècle. Le choix de construction est un peu trop classique : Louis Bayard a en effet doublé son histoire dans deux époques. De nos jours avec des collecteurs en quête d’ouvrage rares et autres trésors et au XVIème siècle à la découverte d’une mystérieuse « école de la nuit ». On y apprend beaucoup sur l’état de l’Angleterre à la Renaissance, les modes de vie, les luttes pour le pouvoir, le poids de la religion avec toujours ce doute d’être à la frontière du roman et du livre d’histoire. Au final, le lecteur peut avoir du mal à basculer d’une partie à l’autre, entre érudition et intrigue, entre action et enseignement.
« Point dume » Dan Fante. Ayant connu quelques déboires comme détective privé à New York, JD Fiorella est rentré se faire une santé au pays, plus précisément Point Dume, à Malibu. Tout a l’air de s’arranger pour lui : il a trouvé un job chez un revendeur de Toyota. Entre temps, il pointe, et drague, aux Alcooliques Anonymes. Tout se gâte lors d’une rencontre musclée avec Sydnye, fille 100 % cinglée d’un producteur psychopathe. Et lorsque son vieux pote Woody est assassiné de manière franchement gore. Privé un jour, privé toujours : JD entreprend d’enquêter et met un doigt dans un engrenage fatal. Autant prévenir, c’est un livre d’une rare violence certes hilarant, mais cela peut s’avérer très pénible. Une fois cet avertissement, on peut dire sans hésiter que « Point dume » est un très bon polar aux multiples rebondissements avec un rythme qui ne s’essouffle pas au fil des pages. On apprécie aussi le personnage de JD Fiorella, anti-héros, beau perdant, asocial, violent etc… Un très bon livre de Dan Fante qui n’est autre que le fils de John Fante, auteur culte américain d’origine italienne. « Une nuit éternelle » David Khara. Barry Donovan, flic new-yorkais, a pour meilleur ami et désormais seule famille Werner von Lowinsky. Un homme pas comme les autres, qui n’en est plus vraiment un, du reste. Transformé en vampire en pleine guerre de Sécession, Werner a plus de 200 ans. Ensemble, ils vont mener une enquête aux conclusions surprenantes. Ce roman est en faite la suite des vestiges de l’aube. David Khara est un auteur au parcours atypique, il s’est fait publier chez Rivière Blanche puis chez Critic avec le projet Bleiberg. Il rencontre très vite un vrai succès avec ces romans mêlant le fantastique et le polar. Pour son arrivée chez Fleuve noir, David Kharra s’est surpassé ! « Une nuit éternelle » se révèle être un roman très maitrisé avec une lecture on ne peut plus agréable et surtout avec son lot révélation a vous couper le souffle. A retrouver sur ce site un entretien avec l’auteur réalisé avant la sortie d’une nuit éternelle.
« L’héritage occulte » de Steve Barry. Voici un polar Américain bien classique qui s’annonce sans surprise au vue du titre et de l’auteur ( à succès). Pour l’histoire, elle débute en 1863 avec le président Abraham Lincoln qui confie au leader Mormon un mystérieux secret d'État. Le livre bascule en 2013 avec des agents secrets Américains qui enquêtent sur une mystérieuse conspiration visant à détruire les USA. La construction est propre, très conventionnelle, haletante, mais le fond reste assez pauvre. On peut quand même se raccrocher à une réflexion sur l'union Américaine et la volonté de certains états de vouloir la quitter. En conclusion c’est un livre plaisant et quelques fois on n’en demande par moins…
Un nouveau venu dans le monde du polar Islandais.
"Une ville sur écoute" Jon Ottar Olafsson. Et voilà un nouvel auteur venue du Nord ( encore !!!) Une Ville sur écoute est son premier roman, il vient juste de paraître dans la collection Sang d'encre des Presses de la Cité. L’auteur a travaillé au sein des forces de police d'Islande. Après l'effondrement du système bancaire islandais en 2008, il intègre le bureau en charge des enquêtes sur les crimes liés à la crise économique. « Une Ville sur écoute» est largement inspiré de ce parcours. L’histoire commence avec la découverte du cadavre d’une femme à l'intérieur d'un cabanon de pêcheurs, dans un quartier résidentiel de Reykjavík. L'inspecteur David Arnarson est persuadé qu’il ne s’agit pas d’une overdose. Grâce à la mise sur écoute des proches de la défunte, la police démasque bientôt l'existence d'un trafic de drogue qui semble s'étendre des bas-fonds de la capitale aux hautes sphères d'une Islande traumatisée par la plus grave crise économique de son histoire. Un très bon polar, assez classique dans sa construction, on regrettera cependant le choix du titre. Avec Stefan Mani et Arnaldur Indridason on peut maintenant rajouter ce nouvel auteur Islandais dans cette liste de romanciers très talenteux.
Un polar urbain coté SDPJ 93 !
Territoires Olivier Norek Depuis la dernière enquête du capitaine Victor Coste, le calme semble être revenu au SDPJ 93. Son équipe, de plus en plus soudée, n'aura cependant pas le temps d'en profiter. L'exécution sommaire, en une semaine, des trois jeunes caïds locaux de la drogue va tous les entraîner dans une guerre aussi violente qu'incompréhensible. Des pains de cocaïne planqués chez des retraités, un ado de 13 ans chef de bande psychopathe, des milices occultes recrutées dans des clubs de boxe financés par la municipalité, un adjoint au maire torturé, retrouvé mort dans son appartement, la fille d'un élu qui se fait tirer dessus à la sortie de l'école...
Fort de son succès de son premier polar Code 93, ce lieutenant de police revient avec de nouvelles aventures du capitaine Victor Coste. L’entrée dans ce livre est assez violente avec règlements de comptes et tortures entre gros bonnets de la drogue. Des pratiques douteuses que l’on retrouvent également au cœur de la gestion de cette ville imaginaire du 93 ( Malceny). L’auteur distille au milieu de l’intrigue quelques notes politiques et sociales, quelques pics également à l’encontre d’élus. Il a fait le choix de brasser large, c'est-à-dire de n’oublier aucun protagonistes, y compris les forces de l’ordre dans leur quotidien de policiers et d’hommes. Une option compliqué qui a pour risque de partir dans tous les sens mais qui a le mérite de démontrer que tout n’est pas blanc ou noir. Territoires reste avant tout un ( bon) polar, c'est-à-dire une fiction et toute ressemblance avec la réalité….
« La patiente du diable » de Maxime Chattam. Tout commence avec un go-fast pris en flag qui transporte bien pire que de la drogue…puis deux ados qui tirent sur les passagers d’un TGV lancé à pleine vitesse…ensuite des gens ordinaires sont découverts morts… de terreur. Lieutenant à la Section de Recherche de Paris, Ludivine Vancker comprend bientôt qu’un fil sanglant relie ces faits divers. Rien ne pourra l’empêcher de remonter la piste à sa source. Aux racines de la peur. Voici donc la suite de «La Conjuration primitive ». Maxime Chattam, signe un thriller d’une maîtrise glaçante. Un livre construit à un rythme d’enfer, une intrigue maitrisée à la perfection avec en bonus une réflexion sur les dérives de notre société actuelle et ce début de question la crise économique peut être à l’origine d’une flambée de violence et de haine ?
« Chambre 507 » JC Hutchins et Jordan Weisman. Dabs ce thriller nous somme splongés dans l’univers de Zachary Taylor, art thérapeute à l’hôpital Brinkvale qui renferme les criminels les plus extrêmes : trop dangereux pour l’asile, trop déséquilibrés pour la prison. Il doit analyser un dangereux tueur afin de déterminer s’il peut être jugé. Les rencontres entre les deux hommes vont très vite devenir problématiques. Le lecteur est ballotté entre hallucination et réalité tout en étant pris par le passé tumultueux du tueur que tente de déterrer le thérapeute. L’originalité de ce thriller réside aussi dans son langage assez jeune et Geek par moment. Les personnages sont assez libres sans être dans les stéréotypes. Un thriller qui dépoussière un peu le genre et ca fait du bien.
Andrea H Japp « Barbarie 2.0 ». France, Canada, États-Unis. Une explosion de meurtres violents gagne le monde. Pourquoi ces crimes gratuits ? La barbarie 2.0 est-elle en marche ? Yann, analyste de données pour les services secrets, se retrouve au coeur d'un complot où profit, science, pouvoir, puissance, manipulations s'imbriquent. Pisté, traqué, épié, il ne sait à qui se fier mais cherche coûte que coûte la vérité. Se cache-t-elle forcément où il le croit ? Barbarie 2.0 est un thriller terrifiant sur les dérives de demain, enjeux de pouvoir et d'argent. L’auteure a fait le choix (dangereux) de mélanger fiction et données réelles. Résultat : le lecteur ne fait plus la différence entre les deux. Elle explique cette violence sous un angle neurobiochimique mais aussi économique. Des explications qui se mêlent et se mélangent volontairement avec l’intrigue du livre. Le résultat est que par moment, on a l’impression de lire deux livres.
"L'axe du sang", de Pierre-Yves Tinguely. Chez MA Editions, 2014 ( 297 pages).Disons le d’entrée, j’étais resté sous le charme du 1er roman de Pierre-Yves Tinguely, "Codex Lethalis" - premier d'une trilogie -, j’attendais donc cette suite et j’en suis au même point après la lecture de l’axe du sang. Nous sommes au début du livre avec Teodor Cepek, 80 ans, ancien prêtre, exorciste qui est appelé dans un village en Pologne. Il devra faire face à un déchainement de violence qui n’épargne pas le lecteur. C’est le début d’une enquête menée sur plusieurs fronts avec de nombreux protagonistes et dans différents pays avec en toile de fonds l’occultisme. Certains passages sont particulièrement violents, mais l’auteur n’en propose par moins un livre intelligent très bien construit et haletant. On attend donc le 3ième tome !
« L'énigme de Flatey » de Viktor Arnar Ingolfsson. Un livre qui se déroule dans un lieu extrêmement reculé d’Islande: l'ile de Flatey. Un père et son fil, alors qu'ils relevaient leurs filets à phoques, trouvent un matin sur une des iles alentour - Ketilsey - un cadavre: avec pratiquement plus que les os. Ainsi débute l'énigme de Flatey qui se poursuit sous la forme d’une enquête pas toujours classique dans sa narration mais qui se révèle au final plutôt intelligemment construite. La galerie de personnage est un petit délice. J’ai eu en revanche un peu de mal avec un genre littéraire Islandais abordé dans ce roman : les sagas islandaises. Chaque fin de chapitre est ponctué par un extrait de saga qui j’ai vite zappé ! Il faut alors prendre son courage à deux mains pour arriver au bout…
Harmonie et probité: à en croire les médias officiels, le modèle chinois est une réussite. Mais sur Internet, la colère des cyber-citoyens se déchaîne. Zhou, un cadre de la municipalité de Shanghai, est la cible rêvée de cette chasse à la corruption d’un nouveau genre. Une photo de lui en possession d’un paquet de cigarettes de luxe, emblème des Gros-Sous sans scrupules, enflamme la toile. Deux semaines plus tard, on le retrouve pendu. Suicide? Assassinat? Sous l’œil vigilant des dignitaires du Parti inquiets du formidable mouvement qui agite le réseau, l’inspecteur principal Chen, aidé d’une jeune journaliste, plonge dans l’univers des blogs clandestins. Là où la censure rouge se casse les dents. L'auteur, Qiu Xiaolong est émigré aux Etats Unis, il publie depuis des années des romans policiers qui sont autant d’analyses fines et captivantes de l’évolution sociale et politique de la Chine actuelle. Ce livre se penche sur la corruption à l'heure d'Internet mais pas seulement, Le personnage principal est poète et féru de littérature. Il nous fait découvrir Shaoxing au sud de Shanghai, ville natale d’un des plus grands écrivains du 20ème siècle : Lu Xun. L'auteur nous fait aussi découvrir des pages superbes de la poésie chinoise.
« L'ingénieur aimait trop les chiffres » Boileau Narcejac. Un ingénieur spécialisé dans la recherche atomique a été assassiné et le prototype sur lequel il travaillait, dérobé. Pourtant, personne n’a pu sortir de son bureau ou y entrer sans être vu… Comment le criminel a-t-il pu s’enfuir avec un tube d’uranium pesant vingt kilos? Voilà un polar de « détection » avec une répétition de crime dans des circonstances identiques. Nous sommes en compagnie de l'enquêteur qui tente de résoudre cette énigme. J'ai eu un peu de mal a entrer dans cette histoire en raison des personnages peu convaincants, l'intrigue légère, le ton du roman sous forme de leçon et surtout l'époque ou il a été écrit : après guerre. Cela en fait à mon goût un roman qui ne correspond plus à son époque.
Une trilogie écrite par le duo Jekker Eriksson et Hakan Axlander Sundquist. ( Erik Axl Sund est le nom sur la couverture). Une série acclamée par la presse suédoise, vendus dans plus de trente pays. Persona est le premier volet de cette trilogie intitulé « Les visages de Victoria Bergman ». Le premier tome met l'accent sur deux personnages féminins Jeanette Kihlberg, une policière à la vie de couple difficile et Sofia Ztterlund, psychothérapeute qui traite deux patients qui présentent des signes de personnalités multiples, Victoria Bergman et Samuel Bay, un enfant soldat de Sierra Leone. Leur destin vont se croiser dans le cadre d'une enquête concernant des meurtres d'enfants particulièrement sauvages. Dans le second tome, les meurtres continuent. Jeanette Kihlberg poursuit son enquête malgré l'avis de sa hiérarchie. Elle se rapproche de manière intime de la psychothérapeute Sofia Ztterlund. Cette femme devient de plus en plus déroutante et troublante faisant face à de nombreuses absences. Cette deuxième partie peut être un peu dur pour les âmes sensibles abordant le thème de l'inceste et ses conséquences. Le troisième tome Catharis va enfin donner les clés de ce polar complexe aux multiples facettes. Il en ressort une série assez noir axée sur la folie, le mal et les multiples personnalités.
« Ghostman » Roger Hobbs. Voici un très bon polar signé par un jeune auteur de 25 ans ! le livre s’ouvre sur un braquage qui tourne au carnage pour nous plonger dans un univers assez brutal, celui des voyeurs et autres dealers. Au milieu évolue une homme, un ghostman ( un homme fantôme). Il a 48 heures pour mettre la main sur le butin du braquage. Un bon roman à l'américaine, assez classique avec un vrai rythme sans oublier les flashbacks qui permettent de souffler. On recommande !
« L'ange du matin » d’ arni Thorarinsson. Un livre qui parle d’espoir, d’illusions, de mort et aussi d’innocence perdue. La postière, sourde et sans le sou, tuée à Akureyri, et le capitaliste de Reykjavík, nouveau Viking à la tête d'un portefeuille de millions de créances, n'ont aucun rapport. Pourtant le destin fait se croiser leurs chemins lorsque, malgré l'opposition du commissaire de police qui le déteste, Einar enquête pour son journal en perte de vitesse sur la disparition d'une petite fille. Einar, ironique et tendre, a rarement été confronté à un crime aussi complexe. Rien. Portrait caustique et désabusé de l'Islande contemporaine, ce roman témoigne de l'évolution rapide des mœurs et de la corruption des âmes. L’auteur déroule avec brio les fils de son enquête tout en posant un regard sur la société Islandaise gangréné par la finance comme les hôpitaux : « Le système de santé Islandais ne saurait permettre que les coupes sombres et la pénurie financière empêchent ses usagers de jouir du plaisir d’être à la maison. » Ce livre est un vrai petit bijou jusqu’à la dernière page ou l’auteur prend un malin plaisirs à nous surprendre pour un final renversant et dérangeant à souhait.
« Abomination » de Jonathan Holt. La marée charrie le corps d'une femme habillée en prêtre. Le cadavre échoue sur les marches d'une église de la Cité des Doges. L' enquête criminelle est confiée au capitaine des carabiniers Katarina Tapo. Au même moment, Holly Boland, lieutenant de l'armée américaine, découvre des documents qui sommeillent dans les archives de la base militaire italienne ou elle est affectée. Les recherches des deux jeunes femmes convergent vers Carnivia, prodigieuse reconstitution virtuelle de Venise qui permet de naviguer en tout anonymat dans le dédale tortueux des canaux de la Sérénissime. Kat et Holly en sont convaincues : la clé de l'énigme se cache au coeur de ce mystérieux site Internet. Voilà un livre rondement mené ! Certes un peu facile au niveau de la recette ( religion, complots, mafia...). Ca rappelle quelques gros succès, mais le livre reste très agréable à lire surtout en cette période estivale. Et en plus il y a une suite !
Police de Jo Nesbo. Quel plaisir de découvrir un nouveau Nesbo ! Voici le dixième volume en compagnie de l'enquêteur Harry Hole. Un ex policier devenu formateur mais qui va devoir reprendre du service pour arrêter un tueur de policiers. L'un des intérêts de ce livre réside dans ce personnage d'Harry Hole que l'on côtoie depuis 1997 maintenant avec l'homme chauve souris. Un homme attachant, mais surtout complexe. Quand à la construction de l'intrigue, Jo Nesbo est au sommet de son art, elle est remarquablement ficelée avec comme à son habitude un jeu de fausses pistes.L'auteur met un peu de coté dans ce livre la Norvège pour privilégier une institution : la police. Un livre qui n'a qu'une place : sur votre table de nuit ! Une balade dans la nuit de George Pelecanos. Un petit détour du coté du polar US ! Spero Lucas, ancien marine reconverti dans l’investigation privée est contacté par Anwan Hawkins, trafiquant de marijuana qui, depuis sa prison, voit sa nouvelle filière d’approvisionnement court-circuitée et ses colis disparaître. Voilà l'intrigue. Et puis il y a le reste : le personnage, un ancien militaires de retour d'Irak. Il est habité par la violence de ce conflit et cherche à retrouver une vie avec des civils tout en côtoyant ses anciens camarades. L'auteur dénonce du bout du lèvres les ravages et l'inutilité de cette guerre. Il préfère plutôt se pencher sur la ville de Washington et c'est là que le livre s'enlise pour se confondre par moment avec un guide touristique sur la capitale. La description, rue par rue, échoppe par échoppe d'une trajet cela passe une fois, mais quand cela revient au fil des pages...
Monstre en cavales Cloé Mehdi, Un premier roman très surprenant et très prometteur ! Cette jeune auteure nous raconte l'histoire de Damien, treize ansqui a découpé son père et sa sœur.... Nous le retrouvons 6 ans plus tard dans un zoo pour criminels puis en cavale avec une étrange petite fille née dans le milieu du grand banditisme. Dans ce monde souterrain, on raconte qu'il existe un endroit sans flic, sans juge ni prison. Un territoire où les hors-la-loi peuvent vivre librement sans craindre les mandats d’arrêts internationaux. Pour l’improbable duo et leurs complices, c'est le début d'une longue cavale à travers l'Europe, où chaque frontière devient un pari entre la prison et la liberté. Le livre se transforme au fil des pages en road movie avec de sympathiques truands au cœur tendre dans un monde légèrement futuriste... Ce livre est une bonne surprise. «Incident à Twenty-Mile» de Trénivian. Un roman à la sauce western mais pas tout à fait...C'est polar qui contient tous les ingrédients du bon vieux western ! L'inconnu au passé trouble qui débarque dans un lieu quasi abandonné comprenant un magasin général, un saloon avec des filles de joie, un barbier, un curé et même un couple d'homosexuel sans oublier les redoutables évadés de prison, Et pour une fois quel délice de se laisser conduire dans cet aventure composé de personnages caricaturaux à souhait. L'auteur aussi mystérieux que génial nous propose une descente aux enfers entre manipulation et violence ou chaque personnages est confrontés à ces peurs les plus intimes et inavouables...C'est un livre très intelligent, érudit, à mettre entre toutes mains !
Et Voici avec les mensonges de Karen Perry un bon petit thriller psychologique sans effusion de sang, ni enquête ni sérial killer...Nous sommes en compagne de Robin et Harry qui ont vécu le pire pour des parents : la perte de leur enfant dans un tremblement de terre à Tanger. Karen Perry nous fait plonger dans l'intimité d'un couple en crise latente et permanente, La grande réussite de ce livre ( un premier roman) est de nous proposer une double narration ( Robin et Harry). Ce qui permet de mieux appréhender la manière dont le couple subit l'engrenage des non dits, des mensonges et de leur vision de la réalité. La lecture peut parfois même dérangeante tant l'intimité est prégnante. Cela donne un livre assez oppressant, mais le dénouement de l'intrigue n'est pas à la hauteur les dernières pages sont même un peu ennuyante.
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